Êtes-vous en situation de stress ou proche du burn-out? Voici la suite de la série d’articles concernant le stress au travail. Dans l’article précédent, nous avons vu les différents types de stress que l’on peut subir en milieu professionnel. Ces différentes sources de stress conduisent à des réactions différentes en terme de dépense énergétique. Être capable de dire si l’on est dans un état de stress et à quel état de stress on est soumis est donc important. C’est en effet cela qui conditionnera la stratégie à adopter pour se sortir d’un éventuel cercle vicieux qui mène au burn-out. Nous allons donc voir cela dans cet article.

Etes-vous en situation de stress chronique?

Le point de départ du travail est ici. Quel est le type de stress qui vous concerne? Quel effet a-t-il sur vous? Il va falloir le déterminer pour savoir quelle stratégie adopter pour prévenir les effets néfastes du stress et éviter le burn-out. Êtes-vous en état de stress chronique? Nous allons voir ça ici.

Il n’y a pas de tableau précis de quelqu’un soumis au stress chronique. Chacun sera touché et exprimera des combinaisons de symptômes différents en fonction de son organisme. Néanmoins, on peut répartir les troubles en trois catégories: troubles mentaux, troubles physiques, troubles émotionnels.

  • Troubles physiques: Mal de dos, mal de nuque, maux de tête, lombalgies: les troubles musculo-squelettiques. Colites, intestin spasmé, troubles de la digestion, sueurs, tachycardie: signes d’une suractivation du système nerveux végétatif. Sensations d’étouffement et d’oppression: le diaphragme et la chaîne respiratoire sont crispés, la respiration et plus difficile. Les tissus sont nerveux et les mouvements sont en surréaction. Grosse fatigue.
  • Troubles mentaux: baisse de l’attention, oublis, diminution des capacités intellectuelles. Troubles de l’alimentation. Difficulté à prendre des décisions, même les plus simples, sidération face à des choix anodins à faire.
  • Troubles émotionnels: Les émotions sont amplifiées, intolérance à la critique. Angoisse, peur irraisonnée ou au contraire crise maniaque et suractivité.Tristesse et mal-être général.

Si vous n’avez qu’un ou deux symptômes qui plus est dans une seule catégorie, cela ne prouve rien. Par contre, un grand nombre de ces symptômes présents dans chacune des catégories montre que vous êtes certainement en état de stress chronique. Si c’est le cas, il va falloir prendre les choses en main et déterminer depuis quand vous êtes dans cet état.

Cela peut paraître simple mais ça ne l’est pas. Certaines personnes vont toujours sourire, toujours dire que ça va bien , être très enthousiaste et cela peut donner le change! Cependant, en faisant attention, on se rend compte que la respiration est coupée, que le corps se rigidifie quand elle dit que ça va ou qu’elle est incapable de se fixer pour parler d’elle. On peut tout à fait vivre avec le stress et nier le problème. C’est dangereux.

Si vous y êtes depuis un moment, il va falloir faire attention au burn-out.

Moi-même durant une période où je venais de trouver un nouveau poste après la fin de mes études, j’étais tellement pris dans le travail et dans toutes mes activités que je n’ai pas pris le temps de m’écouter. Pendant un mois, j’avais l’impression de tirer une caravane, d’avoir la tête embrumée. Finalement, mon corps m’a dit stop en me faisant une frayeur qui m’a conduit aux urgences alors que physiquement et physiologiquement, j’étais totalement en forme… Pourtant, j’étais à l’époque déjà sensibilisé au stress mais je confondais avoir des outils et avoir une stratégie. Et la stratégie c’est de commencer à faire le point pour savoir où on en est. il m’a fallu six bons mois pour retrouver possession de mes moyens, six mois que j’ai passé du coup à travailler là-dessus.

Êtes-vous à risque de burn-out?

Le burn-out n’est absolument pas un signe de faiblesse et il semble que malheureusement, notre société en produit à la pelle… Être capable de reconnaître des signes avant-coureur peut être salvateur et permettre d’en parler à votre médecin ou médecin du travail qui vous aideront à gérer la situation. Attention cependant, le burn-out peut être amplifié par le travail mais ils semble que dans 3/4 des cas, ce soit également des problèmes personnels ou des prévalences à la dépression ou l’anxiété qui sont le terrain du burn-out.

Quels sont les signes principaux du burn-out?  On peut en dégager 5 types:

  • Troubles de la psyché: anxiété, tendance à ruminer, hyper-nervosité, tissus très réactifs, épuisement psychique, tensions musculaires, absence d’émotions, sauts d’humeur…
  • Troubles du mental: troubles de la mémoire, difficulté à être attentif et à se focaliser, difficultés à s’organiser et prévoir…
  • Troubles sociaux: isolement, perte d’empathie, perte de plaisir, dissociation, comportements addictif…
  • Troubles de la motivation: perte de la motivation, désengagement, dévalorisation
  • Troubles non spécifiques: douleurs, fatigue, insomnies, vertiges, troubles digestifs…

Comme vous pouvez le voir, on retrouve de nombreux symptômes communs avec un stress chronique. C’est normal puisqu’il y aura une continuité entre les deux. La différence majeure tiendra dans le fait qu’en burn-out, on perd la motivation alors qu’en état de stress, on aura tendance à au contraire chercher à atteindre des objectifs. Si vous faîtes attention, toutes ces manifestations sont compréhensibles par le fonctionnement accru du système nerveux végétatif et du changement hormonal qui en résulte. Ajoutez à cela une accumulation des tensions dans la chaîne respiratoire et donc une mauvaise respiration associée 24h/24 et vous avez une idée biologique du problème.

Les effets peuvent parfois être spectaculaire. Un médecin m’a rapporté le cas d’un patient qui lors de sa première crise liée au burn-out, il s’est tellement tétanisée sous le poids de ses tensions musculaire qu’il s’est fissuré deux vertèbres thoraciques! Cela donne une petite idée de l’énergie stockée et perdue dans les muscles après autant de temps sous stress…

Attention à ne pas confondre burn-out et dépression. Dans la dépression, la personne est consciente que rien ne va. En burn-out, on est plus souvent face à un déni. Pour en savoir plus, voyez ici.

Êtes-vous capable d’identifier pourquoi vous êtes dans cet état?

Si vous êtes dans ce type d’état, il y a certainement une raison. En ce qui concerne le burn-out, le travail ne fait pas tout. Néanmoins, on peut tout de même chercher à savoir d’où vient le stress constant qui est présent au travail pour savoir quelle stratégie adopter. A savoir, est-ce que des techniques respiratoires permettront de supporter le problème? Est-ce qu’il va falloir faire un travail sur soi toujours via la respiration en association avec d’autres approches pour finalement vous adapter à l’environnement sans avoir besoin de rester en état de stress? Agir sur l’environnement? Est-ce qu’il va falloir le quitter?

Cela va dépendre de la source du stress. Travaillez-vous trop? Si oui pourquoi? Par la faute de votre hiérarchie ou à cause de vos propres objectifs? Est-ce que vous êtes soumis à un environnement de travail désagréable? Ou à un poste qui ne vous convient pas? Est-ce une tâche précise qui vous pose problème régulièrement? En effet, en fonction de vos réponses, on se rendra compte que vous êtes tout le temps soumis au stress ou alors seulement quelques heures par semaine. Que votre vision de votre environnement vous cause du stress et non l’environnement. Ou au contraire, que votre environnement est réellement hostile.

Enoncer et lister le ou les problème(s) donnera la stratégie à suivre par la suite. 

Un exemple parlant de cette nécessité est une personne à qui je donnais cours qui enchaînaient les arrêts maladies liés au burn-out. A chaque fois, il semblait que c’était à cause de la quantité de travail et des responsabilité qu’elle avait. Or, elle se débrouillait très bien et aimait ça. Au fur et à mesure, on lui a diminué sa charge, ses responsabilités… Finalement, elle s’est rendue compte que le point principal n’était pas le travail, c’était un de ses subordonnés qu’elle n’arrivait pas à manager. En le changeant d’équipe, il ne lui a fallu que quelques mois pour retrouver la forme… Ceci souligne l’importance de bien identifier la source du problème.

Conclusion

Quand le travail devient une épine dans le pied, on déclenche du stress. Ce stress à la longue conduira au burn-out. Il est donc important lorsqu’on soupçonne d’être en état de stress et proche du burn-out de faire un point pour savoir où on en est. En cas de soupçon, en parler à son médecin traitant ou son médecin du travail est important. En complément, on mettre en place des stratégies de mieux être et d’adaptation en fonction de la situation. Il ne peut malheureusement pas avoir de méthode générique pour tout type de problème. Au mieux ce sera un pansement. 

Cependant, vous pouvez vous appuyer sur un allié précieux: votre respiration. De nombreuses solutions existent si on l’utilise à bon escient. C’est ce que nous allons voir dans le prochain article!

A bientôt

Yvan