Le sport est le domaine de la performance, là où on pousse les limites physiques et mentales humaines. Des ressources considérables sont investies pour améliorer les athlètes et aujourd’hui, le niveau est tel que même un gain de 0,1 % peut être significatif. Avec la mode actuelle de la respiration, de plus en plus d’athlètes en parlent et bien sûr, les coachs en respiration se ruent pour citer ces champions suggérant que s’ils sont à ce niveau c’est grâce à cela. La question se pose donc de savoir si la respiration peut réellement changer significativement la pratique sportive, tellement optimisée. C’est à cette question que je vais tenter de répondre dans ce court billet.

 

Qu’est-ce qui fait un grand sportif?

 

Indépendamment de sa compréhension tactique du jeu et de sa technique, un grand sportif a une supériorité physique, cardio-vasculaire et mentale. La supériorité physique peut être purement musculaire, dans la génération de force, mais peut également se manifester par un contrôle du corps supérieur Au niveau cardio-vasculaire, la capacité à amener beaucoup d’oxygène jusqu’aux cellules permet de rester longtemps en aérobie, la filière énergétique la plus efficace et donc de durer longtemps ou de mieux récupérer. Enfin, un mental fort permet de rester à la fois lucide et donc de mieux lire le jeu mais surtout de se rapprocher des 100% des capacités techniques.

 

Quels outils pour travailler cela?

 

La préparation physique est la base du travail quand on ne parle pas de technique. On est arrivé à un point de précision monstrueuse où plus ça va plus on s’éloigne de la loi de Parretto parce que pour gagner les quelques dixième de plus que l’adversaire, il y a énormément de travail à faire. La nutrition mine de rien à amener beaucoup pour la performance et surtout la répétition des efforts. Pour moi, cela a été le vrai changement majeur des dernières 30 années. Enfin, on peut parler de préparation mentale, mais là aussi, le gain semble marginal et surtout, on en entend parler sur les personnes qui ont déjà réussi mais quid des gens qui ne réussissent pas? Entre un groupe qui fait de la prépa mentale et un qui n’en fait pas à niveau équivalent, quel est le poids de ce gain? Jen ‘en ai aucune idée…

 

Est-ce que la respiration peut révolutionner l’entraînement sportif?

Pour moi, en l’état, la réponse est claire: non…

Au mieux, on aura des gains marginaux, qui certes peuvent être intéressants, mais qui ne feront pas d’un joueur moyen un top player. Au pire, on aura un effet placebo.

Sérieusement, qui peut penser que de la cohérence cardiaque peut avoir un effet en situation? Eventuellement pour la gestion du stress, ou un peu la récup, mais le terme marginal serait très approprié. De même, les approches Buteyko sur le papier peuvent paraître intéressante (enfin pas trop quand on sait lire une courbe de dissociation enzymatique), mais en pratique, là aussi le gain est peu significatif voire souvent inexistant. Alors bien sûr, un petit gain, ça peut être intéressant mais vu le temps passé, est-ce que ça vaut vraiment le coup?

Par contre, est-ce que je pense que ça pourrait être le cas, là la réponse pour moi est oui, mais en changeant complètement l’approche respiratoire que tout le monde a.

 

Comment démontrer que cela est révolutionnaire?

 

En faisant les choses différemment, il ne faut pas espérer être révolutionnaire en ajoutant juste quelque chose à ce qui se fait déjà, il faut penser différemment, plus grand. Surtout, il faut suffisamment isoler le travail de la respiration pour démontrer que les performances sont bien liées à ce travail.

Pour faire cela, j’ai décidé de mettre en place la stratégie suivante: prendre un joueur amateur de bon niveau mais qui stagne et l’amener au très haut-niveau professionnel. Pour débuter cela, j’ai choisi le tennis. Pourquoi? Parce que cette discipline permet d’exprimer l’ensemble des qualités que je développe par la respiration. J’ai donc entrepris d’amener un joueur de 26 ans, classé 15/1 à un classement d’au moins 0 sur un an. Après cette année, en fonction du bilan, on verra si on peut voir plus haut. Pour être sûr que c’est bien la respiration qui permet cela, il n’y aura pas d’entraînement supplémentaire en tennis. Ainsi, par semaine, on parle au total de 4h d’entraînement… Ridicule n’est-ce pas? Pourtant, je pense que cela suffira. On fera donc un bilan en juin.

Voilà en attendant une vidéo d’un avant et après 5 séances de respiration sur 2/3 semaines. Je me suis concentré sur deux points, la stabilité de l’esprit (en cours) et la puissance de frappe en jeu et au service. N’oubliez pas de liker la vidéo 😉

 

 

Mon approche pour être disruptif

 

La méthode REBO2T sert à reconstruire l’humain grâce au souffle. Cela implique que je considère que le fonctionnement de l’Homme n’est pas correct à la base. Sans entrer dans le pourquoi ici, on peut comprendre pourquoi si je construis la personne totalement différemment de ses adversaires, dans une configuration plus proche du naturel et de ce vers quoi le corps tend, les résultats peuvent être très différents. Dans ce cas, avec cette approche globale, on ne parlera plus de gains marginaux. Voilà pourquoi le prouver avec un athlète dont tout le monde s’accorde à dire qu’il restera au niveau amateur est intéressant. On considère qu’en l’état des connaissances et du modèle de l’athlète que tout le monde utilise, ce n’est pas faisable. Si nous y arrivons avec un modèle différent, alors, cela montrera que le modèle que je propose est non seulement réel mais aussi plus efficient.

 

Conclusion

 

Aujourd’hui, ce n’est dans le cadre du sport que du bla bla. L’avantage du sport, c’est que les résultats ne mentent pas et qu’il ne faut pas lancer une étude avec des dizaines de personnes pour montrer un changement. On saura donc vite si mon hypothèse est correcte ou non.

Cependant, je ne m’engagerai pas dans cette histoire si je n’avais pas déjà quelques certitudes et retour terrain… Je vous dis donc à juin pour la suite!

 

Yvan