Suite de la série sur les émotions. Cette fois nous allons parler de la colère. La colère est une émotion qui va donner de l’énergie, souvent trop. Cette énergie quand elle est mal dirigée va conduire à avoir des comportements non raisonnés ou à stocker cette énergie dans le corps et la bloquer. Dans les deux cas, ce n’est pas une façon idéale de gérer la colère. Dans cet article, je vais donc donner quelques solutions pour mieux gérer la colère grâce à la respiration toujours!

 

Gestion de la colère

 

La colère, une émotion utile?

 

A quoi sert la colère? Les émotions sont là pour nous signaler une information. Qu’amène la colère? Pourquoi est-on en colère? Concrètement, de toutes les émotions, la colère est l’émotion la plus vaine en terme d’utilisation. Certes elle apporte un surplus d’énergie qui se manifeste sous forme de suractivité ou de force dans le meilleur des cas. Néanmoins, le plus souvent,  elle ne donne rien de bon dans l’action.

Alors pourquoi se mettre en colère? Pour savoir quelle est notre place. On est en colère parce qu’on estime que quelque chose ne se passe pas comme ça devrait se passer. On peut donc tourner cela dans tous les sens, la source de la colère vient toujours de là.

Cette émotion est donc intéressante pour structurer une hiéarchie à un niveau communautaire. D’ailleurs, c’est la colère qui motive les mouvements sociaux (du moins ceux qui font le mouvement social). Mais que nous apprend-elle vraiment? A accepter que nous ne sommes pas tout puissant et que nous n’avons pas de prise sur tout.

Au passage, je vous conseille de jeter un coup d’oeil ici pour avoir d’autres informations sur les émotions et la colère.

 

Limiter la colère en travaillant sur nos préjugés ou valeurs

 

Avant de donner des solutions pour maîtriser la colère, il semble important de proposer tout de même quelque chose pour limiter son apparition. Il est impossible de ne jamais être en colère. Au mieux on pourra s’illusionner que rien ne nous met dans cet état et nous refoulerons cette énergie dans le corps.

Un des mes enseignants disait qu’en fonction de comment nous gérons la colère nous finirons avec un infarctus ou un cancer… L’infarctus c’est pour ceux qui laisseront la colère sortir, le cancer pour ceux qui la garderont… Evidemment, nous n’avons pas l’intention d’en arriver là et nous aurons des solutions mais tout ça pour dire qu’il n’est pas possible d’échapper à la colère.

Par contre, il est intéressant de se poser des questions si l’on se met tout le temps en colère. A ce moment-là, il y a un vrai problème à régler. La colère comme je l’ai dit arrive quand on estime que quelque chose dans l’univers ne se passe pas comme on estime que ça devrait se passer. La frustration et l’intolérance à cette dernière est d’ailleurs un signe que votre gestion de la colère est certainement mauvaise…

Si vous êtes tout le temps en colère, alors vous devez revoir votre image de l’univers et de comment il fonctionne. Il n’y a que vous qui êtes capables de baisser votre échelle des valeurs pour qu’elle ne déclenche plus de la colère.

Attention, je ne dis pas que vous devez laisser vos valeurs de côté mais plus que vous devez gérer le curseur de colère associé à ces valeurs. Prenons un exemple idiot. J’estime que je paye trop d’impôts et que je devrais en payer moins. C’est injuste et ça me met en colère. Donc, tous les ans je vais être en colère au moment de payer mes impôts. Or, je n’y peux rien, il y a une forme d’inéluctabilité de la chose… Donc, c’est à moi d’accepter que c’est comme ça, c’est le fonctionnement de mon univers, je n’ai pas de prise dessus et donc je n’ai pas à me mettre en colère. Par contre, si j’ai une prise dessus et que j’ai le pouvoir de changer la chose, dans ce cas, il est inutile de me mettre en colère, je fais changer ce qui me déplaît.

 

Comment accorder nos valeurs et le déclenchement de la colère

 

Diminuer le seuil de déclenchement de la colère n’est pas aisé. Déjà, parce qu’il faut accepter que si vous la ressentez, le problème vient de vous et de comment vous accueillez une information.

Voici un protocole assez soft et simple pour commencer ce travail:

 

  • Allongez-vous sur le dos et pratiquez une respiration naturelle d’au moins 4 secondes d’inspiration et 4 secondes d’expiration (trouvez le rythme sur lequel vous êtes à l’aise)
  • Rappelez-vous de la dernière fois où vous vous êtes mis en colère, gardez votre respiration en place
  • Demandez-vous quelle est la valeur chez vous qui a été touchée
  • Ensuite, cherchez toujours avec la même respiration et le même rythme les fois où vous vous êtes mis en colère pour cette valeur
  • Si cela arrive souvent, demandez-vous si vous avez la possibilité de changer la situation une fois pour toute
  • Si oui faîtes le
  • Sinon, continuez à respirer sur le même rythme et imaginez que la situation se reproduit encore puis acceptez la situation
  • Si votre rythme respiratoire change, recommencez avec une nouvelle situation impactant la même valeur jusqu’à ce que la situation ne provoque plus de colère et que votre rythme respiratoire reste stable

Votre respiration pendant que vous pensez sera sur le contrôle du système nerveux autonome qui aura repris la main. D’un point de vue émotionnel, pas de différence entre la réalité et une situation imaginaire. Donc, si la situation provoque de la colère, votre système nerveux va accélérer votre respiration ne vous laissant pas dans le doute. C’est uniquement quand la situation ne la provoquera plus que la respiration restera calme. C’est un début de travail.

Notez que ce n’est pas parce que la situation ne déclenche pas la colère que c’est une situation que vous appréciez. Néanmoins, elle ne déclenchera plus une réaction émotionnelle disproportionnée.

 

Gérer la colère quand elle est  là

 

Voyons maintenant comment gérer la colère qui est là. La clé est dans la diffusion de l’énergie. C’est d’ailleurs ce que nous faisons naturellement mais pas forcément de la façon la plus intelligente. La « fracture du con » en est la parfaite illustration…  Mais l’idée est là.

La colère est une émotion qui donne de la force, elle vient se loger dans les muscles. Il faut donc absolument l’évacuer par le mouvement. Voici le protocole que nous allons utiliser.

  • Prenez une apnée pleine, tenez là une quinzaine de seconde
  • Expirez le plus puissamment possible
  • Immédiatement après, faîtes une série de dix squats en respiration rythmique
  • Refaîtes une apnée de quinze secondes
  • Expirez le plus puissamment possible
  • Puis faîtes une série de dix pompes en respiration rythmique
  • Enfin faîtes une minute de respiration explosive suivie d’une minute de respiration rythmique

A la fin de cet exercice, vous devez vous sentir silencieux et votre corps ne doit pas avoir envie de bouger.  Si ce n’est pas le cas refaîte un cycle.

 

Nettoyer le corps

 

Dernier point, notre corps enregistre la colère, plus ou moins selon le caractère. Il est bon de temps en temps de détendre les tissus avec l’exercice suivant pour l’évacuer:

  • Allongez vous sur le dos
  • Etirez en étoile tous vos membres jusqu’à l’extrémité des orteils
  • Inspirez  le plus possible puis tenez en apnée pleine en essayant d’étirer encore plus
  • puis expirez en laissant ressortir la pression sans souffler et en vous relâchant totalement
  • Recommencez ce cycle trois fois.

Faîtes cet exercice plusieurs fois dans une semaine.

 

Conclusion

 

Voici quelques astuces pour mieux gérer la colère. Le mieux étant bien sûr de modifier en profondeur ce qui la déclenche. Toutefois, gardez le corps « propre » permettra de ne pas dépenser de l’énergie pour rien et de ne pas être à fleur de peau, la colère favorisant la colère. Essayez ces exercices. Faîtes les beaucoup dans un premier temps puis au fur et à mesure que l’humeur se stabilise, ralentissez et arrêtez.

A partir de là, gérer la de façon ponctuelle, quand elle apparaît. N’oubliez pas, il est normal de ressentir de la colère et on ne veut pas perdre cette émotion. Il est cependant nécessaire qu’elle ne vous bouffe pas la vie!

 

A bientôt

 

Yvan