L’article d’aujourd’hui est un billet un peu particulier puisque je vais parler de la respiration comme outil de résilience face aux changements environnementaux actuels. J’essaie sur ce blog de rester focaliser sur la pratique et la compréhension de la respiration consciente. Cependant, la situation actuelle me donne envie d’ouvrir un peu mon positionnement pour parler environnement, réchauffement climatique et solutions.

 

Alors oui, ça peut surprendre d’évoquer l’environnement comme sujet ici puisqu’aujourd’hui quand on parle de respiration c’est très souvent associé à se plonger dans des piscines de glaçons en plein été. Je vais tout de même le faire pour deux raisons. La première, c’est qu’après tout c’est mon blog et je fais ce que je veux… La deuxième est que, même si à priori le sujet du réchauffement climatique est éloigné, la pratique de la respiration consciente peut vraiment être un atout pour s’y adapter (oui, à ce stade, désolé, mais on parle au mieux d’adaptation hein, pas de retour en arrière). Pourquoi ? C’est ce que nous allons voir ici.

 

 

Le réchauffement climatique et la stratégie de l’autruche

 

« Moi je ne crois que ce que je vois »

 

Voilà comment des gens se pensant intelligents parlent. Il a donc fallu attendre qu’on soit en train de cramer pour que les génies que nous sommes réalisent qu’il y a ptêtre un problème. Pourtant, c’est pas comme si on n’était pas au courant. Les données étaient là, les simulations existent depuis les années 70, les lanceurs d’alerte jouent les Cassandres depuis des années. J’ai d’ailleurs beaucoup d’admiration pour ces gens qui continuent sans relâche d’alerter depuis si longtemps devant l’indifférence générale. J’ai personnellement lâché l’affaire quand j’entends dire que le réchauffement climatique c’est une conspiration des illuminatis et des reptiliens. J’invite ces gens à faire leurs recherches eux-mêmes (#noussachons) en s’installant confortablement sur un parking en béton d’hypermarché cet été plutôt que de se mettre à l’ombre d’une forêt pendant une après-midi histoire de sentir de première main le problème de l’intervention humaine sur le réchauffement climatique.

 

Bon outre la cohorte de simplets, il y a ceux qui ont vu le problème et qui s’en foutent avec pour le coup plutôt une phrase du genre :

 

« Après moi le déluge »

 

Après tout, ils seront morts de vieillesse avant d’avoir pu subir le problème et auront bien profité de leur vie avant ça.

 

Bref, la situation est ce qu’elle est, on n’y peut rien, maintenant, qu’est-ce qu’on fait ?

 

 

L’innovation, on se rassure comme on peut

 

« La technologie va nous sauver »

 

Je crois profondément en la technologie, je crois profondément en l’intelligence de certains humains. Par contre, je connais aussi le temps pour amener une solution fonctionnelle à un niveau mondial. La deadline c’est 2030 ( oui on est optimiste mais en même temps, il reste pas grand-chose d’autre là) donc autant dire que même si on décarbone, même si on trouve une solution pour capter ce qui est dans l’atmosphère ( en oubliant que le CO2 n’est pas le seul problème), on infléchira pas la courbe.

 

Surtout que ça implique une action rapide, mondiale et coordonnée et on a vu avec par exemple la vaccination covid que ça a amené à proposer une solution bancale ressemblant plus à une opération de com qu’à une vraie stratégie et qui n’a pas fondamentalement changé les choses.

 

Pourtant, il faut faire ce travail pour préparer la suite s’il y en a une. Moi-même aujourd’hui, je démarre deux projets en ce sens (l’un dans le recyclage biologique, l’autre dans la mise en place de dômes végétaux). Cependant, je ne me fais pas d’illusions, ces solutions ne fonctionneront pas pour soutenir notre mode de vie actuel sur du long-terme..

 

Je crois également aux low-techs. Je recommande d’ailleurs l’excellent livre de Philippe Bihoux, l’âge des low-techs pour avoir une idée de pourquoi les innovations ne répondront pas au problème et qu’il faut donc s’intéresser à de la technologies plus robuste et simple. Par contre je ne crois pas à l’autonomie locale totale pour s’alimenter. Dépendre de cultures biologiques pour se nourrir dans une période d’instabilité climatique relève pour moi du suicide, mais on peut en discuter, toutes les solutions sont bonnes à proposer.

 

Donc innover oui, chercher des solutions aussi, mais par contre, tout miser dessus c’est croire au père Noël ou à la pensée magique.

 

 

Malheureusement, notre seul levier est notre comportement

 

Et ça c’est pas une bonne nouvelle. Je passerai sur les réflexions de type oui mais les ultra-riches ils polluent plus. Oui, et alors ? Du coup on ne fait rien ? Il ne s’agit pas de savoir d’ailleurs si c’est vrai ou pas, cette phrase n’a que pour seul objectif de faire ce qui a fait qu’on en est là aujourd’hui, c’est-à-dire rejeter la faute sur les autres. C’est notre mode de vie qui nous a amené là. Renseignez-vous sur le coût écologique d’un smartphone c’est édifiant. Je ne dis pas ça pour culpabiliser mais juste pour faire comprendre qu’on est tous responsable, moi le premier. Je vais même aller plus loin, je pollue certainement plus qu’un bon millier de nomades mogols ou de tibétains.

 

Le problème est notre idéal de vie, notre recherche du confort, de l’approbation qui passe par consommer toujours plus. Le fait qu’on est une civilisation qui va faire un voyage à l’autre bout du monde pour prendre des photos sur une plage de Bali afin d’avoir du contenu instagram. Le fait de trouver qu’un jet privé, un yacht ou une voiture ultra puissante c’est ce qu’on a quand on réussit. On est dans un monde où ne pas avoir de temps parce qu’on est trop occupé est valorisé! Si on n’a pas de temps pour soit, comment se procure-t-on des récompenses ou du plaisir ? Par la consommation et le paraître puisque développer une personnalité intéressante prend du temps. Tout le système est fait pour que l’on se comporte comme ça, ce qui signifie que l’on s’auto-entretient dans un cercle vicieux.

 

C’est la racine du problème. En étant détourné de qui on est et de ce qui compte par ces distractions, en construisant notre identité autour de nos possessions plutôt que de nos qualités humaines, on se piège dans un comportement d’accumulation de biens et de distractions qui font que nous polluons bien plus que ce dont nous avons besoin.

 

Attention, je ne prône pas un retour à la vie dans des grottes et de la chasse et de la cueillette (on aurait bien du mal à le faire de toute façon. Ce que je pense est qu’il est nécessaire de définir quels sont nos besoins réels (cela inclut une forme de confort) par rapport à ce que nous sommes et non par rapport à ce que la société attend. Cela passe nécessairement par une grande introspection qui aboutira par un vrai changement de comportement qui va plus loin que le tri sélectif…

 

 

La respiration consciente pour changer sans souffrances notre comportement pour devenir résilient

 

 

C’est là que la pratique de la respiration consciente devient un allié de poids. Il n’y a littéralement pas de pratique plus simple à mettre en œuvre que la respiration consciente. Cela ne demande pas ou peu de place, aucun matériel ni aucune tenue spéciale. Cela ne demande pas nécessairement de partenaires voire de profs si on veut en rester à une pratique simple. Tout ce que cela demande c’est un peu de temps. Alors certes, on émet un peu de CO2 mais on l’aurait fait quand même…

 

Qu’est-ce que cela apporte ? En pratiquant ainsi, vous prendrez conscience de l’extrême richesse que l’on peut découvrir dans un environnement aussi simple. Vous vous rendrez compte que vous n’avez besoin de rien pour contrôler votre humeur et votre état. Vous réaliserez que votre corps est outil surprenant qu’il est amusant de faire bouger, travailler, explorer. Vous commencerez également à explorer le fonctionnement de votre esprit, ce qui est vous, ce qui est de l’ordre du conditionnement.

 

Là, vous changerez. Vos besoins triviaux diminueront drastiquement, vos envies également, votre intérêt pour l’agitation ambiante aussi. Et simplement en faisant cela, vous participerez à une échelle certes qui paraît infime mais qui n’en reste pas moins importante, aux changements nécessaires de comportements. Sans oublier l’effet boule de neige : si vous êtes bien, les personnes autour de vous chercheront à vous imiter et c’est là que l’effet devient puissant. Mais pour que ça marche, il faut que changement soit réel, que vous le sentez au fond de vous et que ce ne soit pas une simple posture. Sinon, cela sonnera faux et les gens ne voudront pas prendre votre exemple pour changer.

 

La respiration consciente, un outil de résilience

 

C’est triste à dire mais se mettre des œillères pour penser que nos conditions de vie vont aller en s’améliorant vivent dans un monde imaginaire. L’hiver va être énergétiquement difficile et les étés ne vont pas aller en s’améliorant. Aller vers une sobriété non pas volontaire mais profondément évidente pour soi est le seul outil de résilience qui permettra de s’adapter à notre environnement. Pourquoi ? Parce que cela ne demandera pas d’efforts et nous laissera beaucoup plus d’énergie pour faire les efforts qui seront indispensables.

Lorsque vous réalisez que vous avez besoin de peu, même si vous avez beaucoup, perdre des choses, ne pas pouvoir avoir plus ne vous dérangera pas. Mieux, vous n’y penserez même pas. C’est pourquoi je parle de sobriété évidente.

Lorsqu’on sait que l’on peut contrôler notre corps, nos émotions, notre état nerveux, nos pensées, nos schémas par un outil aussi simple que notre respiration et lorsque l’on découvre le vaste monde à explorer par cet outil, les priorités changent. Les inquiétudes et les peurs diminuent. Ce qui fait que les besoins diminuent aussi et la résilience devient réelle.

 

Une pratique de partage pour une communauté de résilience

 

On pourrait croire que cette pratique a un côté autistique et qu’elle ne favorise pas le lien humain qui est également une des bases sur lesquelles il est nécessaire de construire la résilience. Autant on pourrait dire cela de la méditation, et encore que, est une pratique très individuelle, autant la respiration peut être pratiqué comme une vraie activité de groupe. C’est d’ailleurs ce que je propose dans la méthode REBO2T, la pratique de la respiration doit être amusante, provoquer la discussion, les partages d’expériences et le soutien dans l’effort.

 

C’est donc une pratique qui aura la qualité de créer un groupe de partenaires qui vous motivera à pratiquer et à entreprendre des projets ensemble. Les approches collectives avec un état d’esprit sain seront indispensables dans les années à venir pour changer les choses ou s’adapter. Les pratiques collectives sont donc formatrices pour préparer à cela. Pratiquez donc à plusieurs avec des exercices coopératifs pour vous entraîner!

 

D’ailleurs, si vous avez besoin de motivation, rejoignez le groupe de la méthode REBO2T où je vous propose des challenges respiratoires gratuits quotidiens!

 

Conclusion

 

Il devient évident que le monde change et que les défis climatiques et environnementaux vont se rajouter à ceux que notre civilisation connait depuis toujours. La capacité des différents gouvernements à mettre en place une réponse commune a démontré son inefficacité totale. Il ne reste donc plus que les individus pour se préparer au mieux à ces défis.

Vivre avec plus de simplicité est une des nécessités actuelles et deviendra de toutes façons une contrainte dans les années à venir. Pour se préparer à cela, il faut changer notre manière de voir les choses et notre rapport à nous-mêmes. Si ce travail n’est pas fait, la transition va être violente voire fatale pour beaucoup.

Face à cela, se réapproprier sa respiration permet d’y voir plus clair, de redéfinir les notions de besoins et d’envie, de découvrir d’autres façons plus simples et plus saines de se sentir bien malgré son environnement. Respirer devient alors un acte de résilience. Et nous en aurons tous besoin.

 

A bientôt

 

Yvan

 

 

PS: Désormais, j’écris moins sur le blog! Je vous invite donc à rejoindre ma newsletter dans laquelle j’envoie toutes les semaines des exercices et des astuces de pratique de la respiration consciente.