Dans l’article d’aujourd’hui, on va s’intéresser à un cercle vicieux que connaissent tous les malades atteints d’une maladie respiratoire : la spirale du déconditionnement. Cet article m’a été proposé par Marlène, médecin, qui a à faire très souvent à cette problématique. J’ai trouvé cela également intéressant parce que pour une fois, on va parler de la respiration en tant que problème et qu’elle ne concerne pas que des gens en bonne santé. Nous allons donc voir ici quel est le problème et comment le limiter.

Les maladies respiratoires

Qu’est-ce qu’on entend par maladies respiratoires ? En gros, toutes les atteintes organiques de l’organe respiratoire. On va parler ici plus particulièrement de l’asthme, la broncho-pneumopathie chronique obstructive voire de la mucoviscidose. Toutes ces maladies entraînent une réduction de la capacité respiratoire et cela impacte sur la santé plus ou moins fortement et malheureusement à plus ou moins long-terme. Le résultat est donc une incapacité à respirer correctement (appelé dyspnée) et une baisse logique des capacités physiques. Néanmoins, ce n’est pas tout. Le manque d’air lié à la baisse de la capacité à absorber de l’air est angoissant et donne la sensation d’étouffer.

Ce point n’a pas seulement un effet sur le corps par conséquence mais aussi sur la psyché et le mental en construisant de façon insidieuse de la peur.

La spirale du déconditionnement

C’est ainsi que va se mettre en place la spirale du déconditionnement. En quoi consiste cette spirale ?  La dyspnée provoque une anxiété. Cette anxiété est la peur dont nous avons parlé précédemment et qui s’insinue au fur et à mesure dans le corps. Cette peur entraîne une tendance à faire le moins d’efforts physiques possibles. Il s’en suit donc une mise en place de la sédentarité chez le malade. Cette sédentarité entraîne avec le temps une kinésiophobie. Qu’est-ce que la kinésiophobie ? Tout simplement la peur de bouger. Elle se met en place de façon pernicieuse. Elle se manifeste ainsi : comme bouger stresse, on va surinterpréter la moindre sensation qui ressemble à un signal annonciateur d’un problème, respiratoire dans notre cas.

Cette Kinésiophobie va donc rapidement conduire à une peur encore plus grande de la maladie. La conséquence est que l’on va arrêter le moindre effort et développer myopathies et déconditionnement. Ceci va aggraver la partie musculaire de la dyspnée. Ceci conduira enfin à une dépression mineure qui aggravera donc l’anxiété à l’effort.

Si rien n’est fait, les étapes se répètent encore et encore et toutes ces manifestations sont de plus en plus importante laissant le malade être de plus en plus malade et déconditionner… Et il sera de plus en plus dur de se remettre à l’effort pour renverser la situation.

Il faut donc stopper au plus vite cette spirale.

 

Stopper la spirale du déconditionnement

Comment faire alors pour arrêter cette spirale négative ? Il va falloir travailler sur plusieurs points. La première étape est de connaître ce phénomène. Le fait de le connaître va permettre de reprendre conscience du fait que la peur que l’on ressent est avant tout psychologique. Inutile de voir un psychologue à cette étape, il faut faire avant tout, pas parler.

Ensuite, il va falloir travailler sur sa respiration pour réapprendre à la maîtriser et à observer ce qu’elle provoque comme sensations et en particulier les sensations normales. De la simple respiration naturelle peut-être déjà une bonne solution. Pour continuer, essayez de travailler sur votre tolérance au manque d’air, petit à petit avec des exercices pour allonger la respiration comme la marche respiratoire.

Enfin, il va falloir reprendre une activité physique modérée puisque ce n’est que cela qui peut vous débarrasser de la kinésiophobie. Pour le coup, vous serez peut-être plus à l’aise à reprendre l’activité physique en étant accompagné d’un professionnel de la santé. Vous faire prescrire des séances de kiné par exemple peut être très rassurant pour reprendre doucement. Ainsi, vous pourrez casser cette spirale et reprendre une activité physique adaptée.

L’importance d’une activité physique en cas de maladies respiratoires

Faire du sport est important pour tout le monde. Néanmoins et paradoxalement, ça l’est encore plus pour les personnes atteintes de maladies respiratoires. Prenons le cas de la mucoviscidose, l’espérance de vie est corrélée au niveau des capacités aérobies. Il faut donc une activité physique régulière et intégrée dans le quotidien. Dans le cas de l’asthme, il est possible d’avoir une très bonne activité physique malgré de l’asthme. Le travail de la respiration Buteyko est idéale pour cela. En particulier pour les gens atteints d’asthme du sportif. Chez les asthmatiques, à partir d’un certain niveau d’entraînement, il persiste une broncho-dilatation post-exercice protectrice. En d’autres termes, après l’effort, vous serez moins sensibles à l’asthme ! De plus, le niveau d’activité physique est corrélé positivement à un retard de l’apparition du broncho-spasme, autrement dit, de la crise d’asthme.

Enfin pour les gens atteints de BPCO, il est particulièrement recommandé de faire du travail d’endurance. Evidemment, le BPCO étant lié au tabac, il faut penser au sevrage tabagique…

Conclusion

La spirale du déconditionnement est un processus auquel s’expose tous les patients atteints de maladies respiratoires chroniques. Il est absolument indispensable de ne pas se laisser entraîner dans cette spirale sous peine d’avoir d’énormes difficultés à s’en sortir. Si vous y êtes, suivez les différentes étapes décrites dans l’article pour remonter la pente avant de chercher à améliorer votre condition physique. Enfin, avant toute activité, demandez un conseil à votre médecin et n’hésitez pas à vous faire accompagner par des professionnels de santé pour la reprise de l’activité physique.

J’espère que cet article vous a été utile. Si vous connaissez des personnes prises dans cette spirale, partagez-leur cet article, cela leur sera d’une grande aide et un premier pas pour s’en sortir !

Je vous dis à bientôt

Yvan