Voici le premier article d’une série concernant le stress en milieu professionnel.  Suite aux nombreuses réponses que vous m’avez faîtes via la dernière newsletter (merci à vous !!!), il semble que le stress au travail soit une problématique qui vous touche et la respiration peut amener beaucoup pour mieux gérer cette problématique. C’est ce que nous allons voir dans cette série d’articles.

Dans ce premier article, nous allons discuter des différentes sources de stress au travail. Cela peut paraître bizarre de dire ça mais finalement, le travail est un espace où l’on peut réellement voir si le travail sur la respiration et sur soi en général porte ses fruits. Ayant été dans de nombreuses situations très différentes de travail, je considère que c’est mes compétences sur la gestion du stress via la respiration qui m’ont permis d’arriver là où je suis aujourd’hui. C’est pour cela que j’ai choisi cette thématique. Le travail peut à la fois être une souffrance mais également un espace de liberté et d’épanouissement. Tout comme une bonne ou une mauvaise respiration! Voyons donc ensemble comment en faire quelque chose de positif.

Le travail, une étape inéluctable

Tout le monde travaille. D’une manière ou d’une autre. On travaille pour subvenir à nos besoins. Ce qui change en fonction des gens c’est la forme de ce travail. Pour certains, c’est un vrai plaisir, un cadre où s’épanouir, où exploiter nos capacités, où rencontrer des gens intéressants. Pour d’autres c’est un passage douloureux obligé dont on ne pense qu’à s’échapper pendant qu’on y est. Dans les deux cas, pourtant, il faut le faire. Et attention, même pour ceux qui veulent quitter la société et élever des chèvres et faire pousser des légumes, cela reste du travail obligatoire. Même se faire entretenir c’est du travail d’ailleurs, puisqu’il faut une forme de retour qui permette à l’entretien de continuer.

Le travail est donc inéluctable et il faut faire avec.

Par conséquent, il y a tout intérêt à faire en sorte que le travail deviennent l’endroit le plus agréable possible. Or, ce n’est pas forcément facile à faire. En effet, le travail accumule un grand éventail de sources de stress auxquelles on peut être soumis.  Stress social, stress de danger imminent, stress lié à une surcharge d’activité (stress énergétique), stress décisionnel… Tout cela se retrouve au travail et peut s’accumuler si on n’y fait pas attention. Jusqu’à ce que la situation devienne insupportable.

Différentes sources de stress en milieu professionnel conduisant à différents types d’effets

Le stress est une réaction physiologique d’adaptation. Cela signifie qu’en théorie, la source n’a pas d’incidence sur le type de réaction enclenchée. En effet, dans tous les cas, le stress est le résultat de l’activation du système nerveux autonome. On retrouvera donc toujours des symptômes similaires, plus ou moins handicapants. Ce qui va varier en revanche c’est l’intensité et la durée. Or, ce sont les deux facteurs les plus critiques dans le stress puisque ce sont eux qui vont déterminer le coût énergétique de la mise sous stress.

Cette notion de coût énergétique est essentielle à comprendre. Le stress est une réaction physique d’adaptation. Elle va donner au corps la possibilité de fonctionner plus vite et plus fort pour pouvoir s’adapter à une situation inconfortable. Cette adaptation ne signifie pas que vous êtes subitement devenu un surhomme, simplement que vous cramez vos ressources plus rapidement.

Par conséquent, en fonction du type de stress, on va chercher à l’atténuer, le stopper, l’augmenter et surtout, on va prendre en considération le coût énergétique qui en résulte. Par conséquent, les stratégies vont énormément varier de l’une à l’autre.

Le stress ponctuel

Le stress ponctuel est un stress qui va être présent sur une durée limitée, pas forcément courte. C’est un stress qui va permettre de franchir une étape. Cela peut aller de quelques minutes (réunion qui se passe mal, entrée d’un supérieur mécontent…) à quelques jours (préparation d’une prise de parole en public, finir un dossier ou une tâche dans les temps). Bien que désagréable, ce stress peut être très utile. En effet, ce stress  va donner un surplus d’énergie sur un temps court pour exécuter une tâche. Il est donc intéressant de l’avoir dans la mesure où il va favoriser l’adaptation.

Le but sera alors d’en contrôler les effets négatifs qui dans un cadre social vont alors gêner. Les autres effets se paieront par une grosse envie de dormir ou de manger ensuite. En fait, ce stress est le stress naturel qui nous a permis d’évoluer. Tant qu’il ne devient pas permanent, il ne présente pas de risques majeurs. D’ailleurs, on parle souvent de stress positif quand on parle de ce stress.

Le stress social

Le stress social peut être une source de stress majeure dans le cadre du travail (ou des études). Physiologiquement, c’est toujours la même chose et le même type d’effets  sauf que l’intensité sera plus basse mais se maintiendra dans la durée. Si bien qu’à un moment donné, aller au travail devient une torture. Ce stress peut venir d’un collègue ou un camarade pénible qui est toujours là, une hiérarchie pesante ou malveillante.

Le problème de ce stress en milieu professionnel est qu’il est globalement inutile. Eventuellement à une époque ou casser la figure du chef de tribu pour prendre sa place avez une utilité, ce stress pouvait être pertinent. Aujourd’hui, il est simplement devenu une fuite énergétique constante. Pire, en général, on ne s’en rend pas compte avant d’être épuisé et que le corps dise stop.

Dans ce cadre, il va falloir en permanence réduire les effets et gérer son énergie. Cela jusqu’à trouver une solution au problème de fond. Ce n’est pas facile puisque ça touche à un environnement sur lequel on n’a pas forcément de prise. Pourtant, gérer ce stress sera chronophage et repoussera uniquement le moment où le corps lâchera. Néanmoins, le gérer ainsi donnera du temps et un esprit clair pour prendre les bonnes décisions.

Le stress chronique d’usure 

C’est le pire des trois, très clairement. Ce stress en milieu professionnel est liée à une surcharge d’activité qui dure dans le temps. Lié à un mauvais management ou à une mauvaise gestion du rapport au travail, ce stress est déclenché parce qu’en permanence, les sollicitations et l’activité sont trop importante.  Le corps donne donc en permanence plus (trop d’énergie) pour que ça s’arrête mais la charge de travail revient encore et toujours. Le problème majeur est qu’à aucun moment, on a le temps de récupérer et si on a du temps, il n’y en a pas assez pour compenser. Globalement, il faut compter trois temps de récupération pour un temps de travail sous stress. Autant dire qu’avec les vacances, on en est loin…

Le but ici sera de bloquer le stress, de façon ponctuelle et intense et avec un travail de fond sur la durée. Il faudra aussi travailler sur renforcer le corps et le système nerveux pour qu’il soit moins dans l’obligation de déclencher du stress. Là aussi, comme pour le stress social, il faudra agir à un moment ou un autre sur la charge de travail mais en attendant, il faut trouver une solution rapide.

Le stress auto-attribué

Le stress auto-attribué peut être retrouvé dans toutes les catégories de stress. Cependant, j’en fais une catégorie à part puisque pour le coup, c’est le stress dont la source ne dépend que de nous. L’intensité du stress va dépendre ici totalement de la pression que nous impose nos croyances. Le problème est que cette perception de la situation va s’ajouter à celle que l’environnement provoque de façon plus objective. Par exemple, votre supérieur ou votre client vous demande un travail demandant un certain temps et une certaine énergie. Mais en plus, vous souhaitez faire très bonne impression. Vous allez donc rajouter de l’énergie qui n’est pas forcément nécessaire pour faire du zèle. Et le stress résultant sera donc lié à votre interprétation de la situation.  Modifier les croyances permettra de grandement modifier la quantité de stress que notre corps active et subit.

Le travail se fera par à la fois  une meilleure connaissance de la psyché et par un travail sur nos tensions.

Conclusion

Le stress en milieu professionnel est un problème touchant de nombreuses personnes. Des statistiques disent que 52 % des travailleurs risquent de faire au moins un burn-out dans leur vie... Comprendre le phénomène est donc crucial. Plusieurs types de stress sont responsables de la perte d’énergie du travailleur. Or, une réponse unique n’est pas la solution puisque la source de ces stress est différente et donc la réponse stress le sera aussi.

Il faut donc préparer une gamme de solutions adaptées à chaque situation. C’est la que la respiration entre en jeu. Les techniques respiratoires pourront s’adapter au type de source de stress subit. La respiration permettra aussi de diagnostiquer la présence ou non de ce stress et de notre état mental associé. Nous verrons cela dans un prochain article!

A bientôt

Yvan