Article mis à jour: La Respiration Naturelle!
Quoi de mieux lors d’un changement important que de revenir à la base? Cet article est l’un des premiers que j’ai écrit à la création de ce blog. Il reste l’un des plus important et a intégré le terme respiration naturelle que j’utilise maintenant de façon très importante dans la méthode REBOOT. C’est pour cela que je reviens sur cet article pour l’améliorer encore une fois et apporter ce que j’ai pu apprendre au cours de ces quatre dernières années sur le sujet.
Premier article technique, première technique ô combien importante, la respiration complète!
La respiration complète ou respiration naturelle est LA respiration de base. Maîtrisez cette respiration et toutes les portes des techniques respiratoires vous seront grandes ouvertes. De plus, cette maîtrise changera concrètement votre vie puisque votre attitude face aux stress et votre posture corporelle seront profondément changés (en Bien!). C’est ce que nous allons voir dans cet article.
Respiration Naturelle (ou complète)?
La respiration complète est le premier mouvement respiratoire à acquérir. Ou plutôt réaquérir puisque c’est le mouvement que l’on observe chez les bébés:
Attention, ce n’est pas la fameuse respiration abdominale ou diaphragmatique. La respiration naturelle est basée sur un relâchement total. Relâchement que le stress, les mauvais schémas moteurs ou les différentes blessures corporelles que l’on accumule au cours de la vie réduit de plus en plus. La conséquence est que cette respiration se perd devenant de plus en plus forcée et sollicitant de moins en moins de zones du buste.
Pourquoi travailler cette respiration? Parce que l’installer signifie relâcher l’ensemble de votre chaîne respiratoire. Or, comme nous le verrons, la chaîne respiratoire est liée à la plupart de nos structures corporelle. Par la diaphragme évidemment mais pas que. Elle permet également en sollicitant l’ensemble du buste de masser en permanence l’abdomen et en particulier les muscles lisses des viscères qui accumulent les tensions liées au stress. Enfin, dernier point important, cette respiration donne une unité entre haut et bas du corps en venant chercher les psoas.
Cette respiration permet également chez l’adulte d’avoir un rythme d’apport en oxygène optimal. Elle vous rapprochera du temps respiratoire conseillé lors de la cohérence cardiaque par exemple et ceci sans que vous ayez besoin d’y penser. En effet, en étant plus relâché, l’amplitude respiratoire augmentera sans effort en agrandissant votre zone de volume courant et les temps respiratoires s’allongeront jusqu’à respirer autour de huit fois par minute. La conséquence est que vous serez naturellement plus calme et moins réactif aux stress puisque le système nerveux sera à l’équilibre.
Enfin, cette respiration développera votre capacité à utiliser l’ensemble de votre chaîne respiratoire, condition obligatoire pour bien réaliser les autres techniques respiratoires correctement. En effet, toutes les autres techniques respiratoires utiliseront une partie de cette chaîne ou l’intégralité de la chaîne respiratoire. En plus, elles profiteront du travail de relâchement musculaire que vous effectuez lors de la pratique de la respiration naturelle pour ne pas générer de stress dans leur exécution.
La base d’un changement postural profond
Toute la méthode REBO2T est basée sur la respiration naturelle. En effet, elle est la base structurelle sur laquelle va s’appuyer toute la stratégie de reconditionnement postural de la méthode. Ce n’est qu’une fois qu’elle est mise en place que l’on pourra exécuter correctement la série de mouvements primordiaux du développement. Cette série de mouvements, tous basés sur l’utilisation de la chaîne respiratoire, permettra de reconfigurer votre corps pour qu’il fonctionne avec beaucoup moins de déséquilibre et de stress. Ces mouvements primordiaux sont la plupart du temps parfaitement exécutés chez le nouveau-né. Ils sont ensuite parasités par l’excitation et le besoin d’aller vite ce qui a pour conséquence de changer la façon de bouger et de se déconnecter de la respiration. Je parlerai de cette série de mouvements que j’ai intégré comme étant la première pierre de la phase de reconstruction de la méthode REBOOT plus tard.
Ensuite, en générant du mouvement via la respiration naturelle, vous apprendrez à lier le corps entier dans chacun de vos gestes et de constamment utiliser l’inertie de votre respiration pour initier vos mouvements. Cela change totalement la façon de bouger et élimine par la même occasion tout un tas de problématiques de types troubles musculo-squelettiques. Cela permet aussi de largement améliorer ses performances physiques et sportives.
Enfin, ce changement se répercute énormément dans la gestion des émotions. En effet, dans la méthode REBO2T, les émotions sont très liées au corps et dan la plupart des cas, le corps s’appuie quotidiennement sur les tensions émotionnelles pour avoir son équilibre postural. Ceci implique donc que l’émotion est nécessaire pour la bonne tenue du corps, ce qui génère un déséquilibre au niveau de votre psychée. Réinitialiser la posture par la respiration naturelle permet de casser cet ancrage émotionnel et donc d’être beaucoup plus neutre de ce point de vue.
Ainsi, comme vous pouvez le voir, la respiration naturelle est la première clé de la pratique.
Exécution de la respiration naturelle
Le principe de cette respiration est simple : solliciter l’intégralité de la chaîne respiratoire tout en libérant les points de blocage qui gênerait la respiration. On utilisera donc l’ensemble de l’abdomen, l’ensemble de la cage thoracique et enfin la ceinture scapulaire. Lorsque la respiration est bien en place, on sent même que le mouvement respiratoire vient connecter le plexus cervical.
Pour s’entraîner à la respiration naturelle, faîtes l’exercice suivant:
- S’allonger sur le dos, le plus détendu possible. Prêtez attention en particulier à la région lombaire.
- Inspirez par le nez, expirez par la bouche. Plus tard, il sera plus intéressant de le faire uniquement par le nez.
- Posez une main sur votre abdomen, l’autre sur les flancs. A chaque respiration, vérifiez que vos mains sont repoussées en même temps et que vos lombaires se plaquent au sol.
- Lorsque vous y arrivez, passez la main de l’abdomen sur les côtes. Sur l’inspiration, les côtes devront se « gonfler » après l’ensemble de l’abdomen.
- Lorsque c’est bon, passez la main des flancs sur la clavicule opposée. Vous devez la sentir s’ouvrir après l’étape côtes.
- Cherchez enfin à avoir une respiration complète en ayant une fluidité tout au long de l’inspiration et de l’expiration. L’expiration se fait également de l’abdomen vers les clavicules.
- Lorsque vous êtes à l’aise, essayer de créer une vague corporelle avec le mouvement respiratoire. Essayez ensuite de suivre ce mouvement et de vous laisser emporter par lui.
Et voilà, c’est tout ! Mais ce n’est pas nécessairement facile. Souvent, au début, on n’arrive pas jusqu’à l’étape clavicule. La raison est que l’on force trop la prise d’air, créant des tensions empêchant la chaîne respiratoire d’être sollicitée dans son ensemble. Efforcez-vous de vous détendre pendant que vous inspirez. Dès que vous sentez un blocage, expirez en relâchant la zone, puis recommencez l’inspiration. Il faut quelques mois pour intégrer cette respiration naturellement.
Si vous pouvez trouver un partenaire, demandez lui de poser les mains à votre place pour pouvoir vous focaliser encore plus sur votre détente. Petite astuce pour vous aider, cherchez à viser le plancher pelvien avec votre inspiration. Visualisez ensuite que vous vous remplissez comme un ballon. Cette ajout technique peut aider à mieux gérer le passage d’une zone à l’autre de la chaîne respiratoire.
Vous pouvez également vous rendre sur cette vidéo pour voir son exécution.
Votre prochaine respiration naturelle
L’objectif est que votre respiration complète deviennent votre prochaine respiration naturelle. Il faut compter deux à trois mois en s’y entraînant régulièrement. A court terme, votre posture sera plus érigée, vos mouvements plus fluides et votre corps sera moins tendu. De plus, mentalement, vous serez beaucoup moins soumis aux variations d’humeur. A moyen terme, vous identifierez plus facilement les tensions corporelles puisqu’elles vous gêneront pour respirer et vous serez à même de les faire partir avant qu’elles soient trop installées.
La raison pour cela est assez simple. En musclant et synchronisant les muscles de la chaîne respiratoire, vous allez d’abord modifier vos schémas moteurs. Vous pourrez vous appuyer sur cet axe musculaire central et ainsi répartir différemment les forces dans votre corps, diminuant les tensions locales. D’un point de vue émotionnel, la plupart des émotions viennent se loger dans la chaîne profonde. Quand cette chaîne est puissante, on est moins perturbé par ces émotions et la respiration permet de les nettoyer en permanence. Votre corps apprendra également à ne pas accepter les tensions se loger pour un temps long.
Attention cependant, il ne s’agit pas de respirer à chaque fois avec l’intégralité de la chaîne respiratoire. Seulement les parties nécessaires à vote respiration à un moment donné. Néanmoins, ces parties doivent être solliciter dans le bon ordre et avec cette détente.
Conclusion
La respiration naturelle est le premier élément à mettre en place pour correctement utiliser sa respiration. Cet outil là en place, vous pourrez réellement vous intéresser au reste pour que votre respiration deviennent votre interface de contrôle de votre physiologie. Tout un programme!
Pour aller plus loin, vous pouvez vous joindre au cours en ligne du cycle REBO2T où cette respiration est travaillée dans le cadre du cursus de la méthode REBO2T.
Pour ceux qui n’auraient pas le temps de suivre des cours en ligne, j’ai crée une formation vidéo spécifique pour apprendre la méthode REBO2T seul chez soi. Le premier module de la formation est évidemment la respiration naturelle. Vous verrez environ une heure d’exercices afin de la mettre en place correctement. Vous aurez également un programme sur trois mois ne vous demandant que 10 minutes par jour pour qu’elle devienne votre respiration du quotidien. Pour vous procurer cette formation, c’est ici!
Voilà, c’est tout pour cette respiration essentielle. Pratiquez-la avec assiduité, vous vous remercierez plus tard!
N’hésitez pas à laisser vos impressions sur cette respiration en commentaires et à partager cet article à tous ceux qui pourraient profiter de la respiration complète!
A bientôt
Yvan
PS: Le premier article du blog, sera aussi le dernier! Désormais, je change complètement de format. En effet, ce blog contient désormais énormément d’informations sur la respiration après 4 ans de publication. Désormais, je n’écrirai plus que très ponctuellement ici. Par contre, je met en place une newsletter, orientée pratique où toutes les semaines, je vous enverrai un article exclusif vous permettant de mettre en pratique toute cette théorie. Intéressé(e)? Rendez-vous ici puis descendez au bout de la page pour vous abonner!
Bonjour Yvan,
Un grand merci pour votre site , clair et généreux !
une question svp, quelle différence faites-vous entre ventiler et respirer (cf la methode Buteyko) , vous l’évoquez mais sans l’expliciter.
Merci à vous,
Marie
La ventilation c’est la mécanique de la prise d’air. La respiration c’est la ventilation plus les effets physiologiques.
merci pour vos articles clairs et précis
je suis praticienne de shiatsu et je donne des cours de Do In depuis peu, l’apprentissage de la respiration complète et abdominale de la relaxation corporelle sont reliés au Do In
je parlerai de votre site aux personnes qui suivent les cours
je me permettrai de reprendre quelques exercices (après les avoir tester et compris de l’intérieur)
Merci pour votre retour!
N’hésitez pas à utiliser ce que vous voulez et si besoin à poser vos questions pour des précisions 🙂
Salut Yvan,
Quand je m’exerce j’ai tendance à faire un « petit » effort pour pousser les lombaires au sol.
Est-ce qu’un minimum de tension est normal ou faut-il théoriquement que cela se fasse sans tension même relativement légère ?
Merci pour l’article, bien complet comme toujours.
Maxime
Bonjour.
Merci pour vos articles très intéressants, pour la clarté et l’étendue des informations que vous partagez.
J’ai lu, au sujet de la respiration, dans des livre de yoga écrits par André VAN LYSEBETH, qu’une bonne « mécanique » respiratoire ne doit pas laisser la partie sous-ombilicale du ventre sortir, que cette partie du ventre doit être bien maintenue, en gros, que le ventre ne doit pas gonfler « comme un ballon ». Il parle de respiration avec contrôle de la sangle abdominale puis explique les conséquences fâcheuses du gonfler le ventre « comme un ballon », et les avantages du contrôle de la sangle abdominale.
Notamment dans votre pratique du systema, ou ailleurs, avez-vous reçu quelques indications sur la façon de faire à ce niveau là avec vos instructeurs ?
Comme ça, en testant les deux façons de faire, je note une différence, notamment au niveau du plancher pelvien/sphincter anal, qui doit rester de façon plus marquée en « position fermée » lorsque je maintiens le bas-ventre légèrement plaqué contre la colonne, tandis que si je veux « gonfler » le ventre je dois laisser cette zone se détendre.
J’ai lu que les arts martiaux orientaux avaient des enseignements qui portaient sur cette zone du corps, que fermer l’anus permettait de faire face à une situation stressante, que cela donne du « courage au ventre » et dans d’autres textes, type tai-chi je crois, qu’il faut garder cette zone détendue…
C’est pour cela que toute information ou explication venant de vous m’intéresse.
Merci.
Bonjour Polo et merci pour ce message très constructif.
En fait, je suis assez d’accord avec cette idée de maintenir un contrôle abdominal tant que cela n’entraîne pas de tension. C’est le cas normalement de la respiration naturelle qui quand elle est ancrée et inconsciente ne fait quasiment pas bouger le ventre justement parce que la compression par le diaphragme des viscères prend aussi de l’espace dans les flancs et les lombaires.
Gonfler le ventre sur l’inspiration n’est vraiment pas bon d’un point de vue mécanique puisqu’on va mettre beaucoup de poids sur la zone lombaire qui dans le même temps va être moins forte.
Par contre, à mon sens, tout ce qui est contrôle musculaire actif de la respiration n’est pas une bonne idée pour en faire la respiration de base. Evidemment c’est intéressant dans des cas particuliers. La seule tension acceptable dans la zone est celle liée à un tonus musculaire, pas un contrôle. C’est également comme ça dans les arts martiaux que je pratique que les frappes dans cette zone ne pénètrent pas.
J’espère avoir répondu à votre question!
Bonjour, lors de l’inspiration de la respiration naturelle les lombaires sont aplaties au sol et quand est il des cervicales épaules ? Y a t’il une delordose des cervicales ? Merci
Bonjour,
oui légère à cause de l’extension du cou.
Bonjour Ivan,
Pour ma part, ma morphologie ne me permet pas d’avoir les lombaires qui touchent le sol en gardant les jambes allongées. Pour y parvenir, il me faut nécessairement ramener mes pieds vers les fessiers et plier les jambes.
Au départ, je suis de nature légèrement cambré. Mais je pratique les arts martiaux chinois depuis 20 ans (où les postures et les frappes sollicitent fortement la rétroversion du bassin), je pratique des étirements et assouplissements très régulièrement. J’ai donc beaucoup travaillé et développé ma mobilité dans cette zone. Pour moi, c’est définitivement impossible. Si je veux sentir mes lombaires se plaquer et s’étaler sur l’inspir, il me faut ramener les jambes.
Lors de mes années de pratiques, de nombreux instructeurs m’ont proposé des exercices comparables, indiquant que gonfler le ventre impliquait de gonfler également les flancs et les lombaires, tel un ballon qui se gonfle en trois dimensions.
Il était question de garder les jambes allongées et je ne parvenais pas à toucher le sol. Pendant longtemps, ce fut pour moi une source de confusion. Par la suite, j’ai creusé le sujet et j’ai pu m’apercevoir que dans un grand nombre de pratiques type yoga, ostéopathie, kinésithérapie, les exercices impliquant le plaquage du bas du dos sont la plupart du temps proposés les jambes pliées. Du coup, ça m’a rassuré 😉
En fait, c’est souvent assez mal expliqué. Beaucoup disent qu’il faut tout gonfler mais sans méthodo. Du coup ça marche pas. de tous mes élèves, j’en ai eu qu’un pour qui c’était réellement impossible et il avait une spondylarthrite ankylosante.
Bonjour,
Si l’air arrive par le nez, je ne comprends pas que l’abdomen se gonfle en premier ?
Merci beaucoup pour votre réponse,
Belle journée
Parce que ce n’est pas l’air qui fait gonfler le ventre mais le diaphragme qui pousse sur les viscères pour créer un appel d’air qui fait rentrer l’air par le nez du coup
Bonjour Yvan,
Merci pour tous ces articles complets et clairs.
Question concernant l expiration dans la respiration complete: j ai l impression que solliciter le meme ordre qu a l inspiration (ventre, cotes, clavicule) est moins naturel et demande un effort.
Lorsque l on m a appris cette respiration en Systena, l expiration devait se faire librement en detente…
Quelle logique se cache derriere la reproduction de ce meme ordre a l expir?
Merci beaucoup.
Max
un grand merci
Bonjour, difficile de comparer la respiration d’un bébé avec celle d’un adulte, tant l’anatomie est différente.
De par l’horizontalité de ses côtes, un bébé est en lutte respiratoire constante
Oui tout à fait. Ce qui n’empeche 1/ pas le mouvement d’être très ample 2/ d’utiliser cette contrainte pour muscler fortement la chaîne profonde qui sera très utile pour la suite…