Savez-vous que vous pouvez atténuer votre douleur par la respiration? Lorsqu’on s’intéresse à ce sujet, on rentre déjà dans une forme de pratique avancée de la respiration. En effet, l’action sur la douleur va dépendre de la bonne exécution de la technique respiratoire, d’un travail de visualisation et d’un travail se rapprochant de la méditation. Plus on montera en compétence sur ces trois points, plus ce sera efficace. Néanmoins, on aura rapidement des effets ne serait-ce que par l’emploi de la respiration seule.

 

La douleur

 

D’après l’INSERM  « la douleur est une expérience sensorielle et émotionnelle désagréable, associée à une lésion tissulaire réelle ou potentielle, ou décrite dans ces termes ».  Ce qui est intéressant dans cette définition c’est d’abord le fait qu’elle ne soit pas qu’une expérience sensorielle liée à une réalité physique. Une partie d’elle est également de l’ordre de l’interprétation. Son niveau n’est donc pas corrélé nécessairement à la gravité de la lésion. Qui ne s’est pas déjà coupé sans s’en rendre compte?

En effet, notre rapport à la douleur va dépendre de notre expérience, de notre échelle de valeur, de notre contexte social en plus du signal douloureux physiologique. Tout le monde a déjà vu un jeune enfant tomber par terre, se relever sans soucis et se mettre à pleurer uniquement en voyant les parents se précipiter pour s’assurer qu’il va bien. Une gifle ne fait pas bien mal. Pourtant, on peut avoir l’impression que c’est une douleur insupportable, en particulier en public! A l’inverse, il arrive que dans certaines conditions, la douleur n’ait aucun impact psychologique. Ceci permet de supporter une dose incroyable. Le cas le plus évident est celui des terrains de rugby où n’importe quel impact traumatiserait un individu lambda. Or, ces joueurs peuvent prendre plusieurs dizaine d’impact par mach sans soucis. La douleur ou plutôt la sensation de douleur est donc modulable, en fonction de l’intensité et de l’interprétation mentale.

Par la respiration, on pourra donc jouer sur deux points, l‘intensité du signal douloureux et l’interprétation mentale du signal. On dit que l’inspiration relâche la psyché tandis que l’expiration relâche le corps. On va utiliser les deux pour faire sortir la douleur.

 

A quoi ressemble la douleur?

 

Lorsque l’on cherche à travailler sur la douleur, il va falloir à la fois occuper le mental et calmer le corps. Pour occuper le mental, on va lui donner un os à ronger pour détourner son attention. Pour calmer le corps, on va chercher à stimuler le système nerveux parasympathique. Comment faire cela? En suivant ce protocole:

 Pour commencer, l’idée est de créer une image à la douleur. Ceci va donner du travail au mental pour qu’il ne se focalise plus sur lui-même créant un cercle vicieux du type « j’ai mal, avoir mal c’est pas bien, donc j’ai encore plus mal, et avoir encore plus mal c’est pas bien donc… ». D’abord, il faut pouvoir délimiter la douleur, lui donner une forme, une consistance. Pour cela, visualisez là ou sentez là. Il est très important d’effectuer cette étape malgré l’inconfort. Si cet inconfort est trop difficile à supporter, utiliser une respiration rythmique pour reprendre un peu pied. Lorsque vous êtes relativement calmés et que l’image est claire pour vous, commencer à respirer lentement avec une respiration naturelle. Inspirez par le nez et voyez ou sentez cette douleur changer sa forme en s’étirant au fur et à mesure que l’air pénètre dedans. Expirez et voyez la forme rétrécir au fur et à mesure que l’air s’échappe. Vous devez pouvoir jouer avec cette forme et la manipuler ainsi.

Par exemple, vous pouvez chercher à déplacer la douleur, à l’étirer, diminuant ainsi l’intensité des symptômes.

Evidemment, l’air ne rentre pas physiquement dans la douleur. Vous devez donc également visualiser cette air en lui donnant une consistance et une sensation agréable. De l’eau fraîche par exemple. 

 

Inspirer et expirer la douleur

 

Une fois que la forme est sous votre contrôle, vous allez commencer à la déplacer. Augmenter votre volume, votre amplitude et votre fréquence respiratoire. En faisant cela, vous allez mettre plus de mouvement dans la douleur. Puis, sur une grande inspiration par le nez visualiser que vous l’absorbez dans votre bouche puis sur l’expiration par la bouche, expulsez la dehors. Inspirez court de préférence pour vite déplacer la forme de la douleur, expirez lentement pour bien la voir sortir de la bouche.

Faîtes ensuite le point. Comment est la douleur? A-t-elle rétrécit, augmentée? Changer sa forme? Sa consistance? Une fois analysée, recommencez, inspirez là puis expirez là. Au fur et à mesure voyez comme la forme rétrécit, de plus en plus jusqu’à complètement disparaître!

A un moment, vous pouvez sentir que le gros de la douleur est passée mais qu’il reste encore un peu de points douloureux. Si vous êtes dans ce cas, utilisez une respiration beaucoup plus courte et sèche pour chercher à expulser ces points comme si vous crachiez un noyau de cerise. 

 

Quand utiliser cette technique?

 

Cette technique est parfaite pour se soulager des douleurs chroniques ou celles d’intensité faible à moyenne. En effet, si elle est trop forte, cela vous empêchera de visualiser correctement la douleur. Ensuite, vous pourrez revenir à votre visualisation en étant beaucoup plus serein. Pour les autres douleurs, elles pourront être très fortement atténuées voire disparaître.

Attention, même si la douleur n’est plus là, assurez vous de deux choses. Premièrement, continuer cette respiration plusieurs minutes après que vous soyez confortables. Deuxièmement, une fois disparue, continuez à porter votre attention sur la zone et respirer pour la faire bouger. La douleur a tendance à choquer la zone et donc la maintenir immobile d’un point de vue musculaire. Ceci enclenche un cercle vicieux favorable au retour de la douleur. Pour le rompre, continuez à respirer 5 à 10 minutes dans la zone. N’hésitez pas aussi à mettre du mouvement ou à masser la zone quand la douleur est moins intense. En effet, masser la zone permettra de raviver la douleur restante la rendant plus facile à manipuler.

 

 

Que faire en cas de douleur aïgue et forte?

 

Cette technique comme je l’ai dit n’ai pas adapté à une douleur trop intense, la psyché ne pouvant se calmer pour créer la visualisation. Par conséquent, il faut d’autres outils pour les douleurs intenses. Ces techniques permettront de remettre la main sur le fonctionnement de votre psyché et la rendre à nouveau disponible pour visualiser.

Pour ce type de douleurs, il faudra donc passer d’abord par un exercice de contrôle de la psyché comme j’en parle dans cet article. Le principal outil que l’on utilisera est la respiration explosive. Cette respiration consiste à forcer l’expiration et à en monter la fréquence permettant une inspiration automatique et légère. Cette technique permettra de gérer la psyché, de façon suffisamment efficace afin d’être capable de générer la visualisation nécessaire pour utiliser la technique précédente. 

 

 

Conclusion

 

La douleur est quelque chose de très familier. Pourtant, il n’y a pas vraiment d’outils communs à utiliser pour s’en débarrasser mise à part peut-être la pharmacopée. La technique respiratoire présentée ici est parfaite pour gérer la douleur. Bien pratiquée et expérimentée, elle permet d’en faire partir la plupart . Bien que simple d’explications, il existe de nombreuses subtilités à acquérir pour en faire un outil réellement extraordinaire. Qu’en est-il des douleurs chroniques? Là, pas de miracle. Vous pourrez les faire partir pendant quelques minutes à quelques heures, mais si la cause n’est pas traitée, elle reviendra. Toutefois, cette respiration pourra donner un moment de répit, toujours appréciable en cas de douleurs chroniques. Essayez là aussi sur les douleurs psychiques 😉

Enfin, il est intéressant d’utiliser cet outil pour reprogrammer le rapport à la douleur en le combinant avec des techniques de types PNL ou Sophrologie. En effet, lorsque la psyché et le mental sont dans l’état proposé par cet exercice, ils sont très réceptifs à ce type de travail. Si vous avez l’occasion de travailler avec ce type de praticiens, essayez cela vaut le coup.

Enfin, gardez en tête que ce travail permet aussi de s’améliorer sur la visualisation. Or, la visualisation est un outil très puissant pour communiquer avec notre psyché. Plus vous vous entraînerez, plus cela sera efficace!

Maintenant, à vous de prendre quelques minutes pour tester cette technique et faîtes vos retours en commentaires. J’espère que cet article vous a plu et si oui, n’hésitez pas à la partager pour que le plus grand nombre puisse utiliser cette technique!

 

A bientôt

 

Yvan

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