Dans, ce billet, comme je le fais régulièrement, j’ai invité Pauline du blog sciencedumassage.fr à venir  parler de sa pratique, le deep tissue massage, appliqué à la respiration. Le deep tissue massage  est une forme de massage très développé dans les pays anglo-saxons, moins en France, qui consiste à venir mobiliser les tissus musculaires et les fascias en profondeur.

Les grandes qualités de ce massage font qu’il est particulièrement intéressant pour libérer les muscles impliqués dans la respiration et comme nous l’avons déjà vu ici stockent des émotions. Pauline présente donc dans cet article des manoeuvres spécifiques à faire dans un travail à deux pour la chaîne respiratoire.

La chaîne respiratoire est la cible de tensions, en particulier liées au psycho-corporel.

 

Le fait d’accéder à une bonne respiration conditionne l’équilibre physiologique, psychique, mental et émotionnel de chacun.

La bonne respiration est un acte instinctif et automatique. Mais elle peut être déviée de son idéal au fur et à mesure que la personne évolue. Les traumatismes, petits comme grands, s’inscrivent inconsciemment dans la structure de la respiration, comme dans le corps. Des traces restes, qui perturbent le schéma respiratoire par l’installation de tensions, fragilisant également la personne pour ses défis à venir.

Ces retenues respiratoires, au niveau physique peut renvoyer aux causes psycho-émotionnelles du blocage. Par une prise de conscience, l’individu peut dépasser ces tensions et retrouver une respiration libre et fluide, fonctionnelle et économique.

Ce mouvement respiratoire trouve son maximum d’efficacité lorsque l’axe du corps est stable et en extension. Il doit se faire en prenant appui sur la colonne vertébrale. L’équilibre de la colonne dorsale donne les points fixes à partir desquels les muscles respiratoires peuvent agir. En retour, une respiration normale et complète est impossible dans un corps dont l’axe est chroniquement déformé. Par conséquent, toutes tensions chroniques empêchent ou réduisent la respiration physiologiquement normal. Et toute tension passagère la réduit momentanément.

L’unité des diverses fonctions de l’organisme réapparaît, on comprend que l’amélioration d’un problème respiratoire, avec ses incidences psychologiques, doit souvent commencer par une libération des tensions vertébrales.

Deep Tissue Massage pour la respiration

 

Pratiquante du Deep Tissue, ce massage améliore le mouvement de la respiration et la capacité respiratoire. Ce massage travail sur les muscles profonds et les fascias. Le principe du Deep Tissue est un étirement du muscle par un point d’accroche. Par cet étirement, le muscle devient souple et détendu. Le point d’accroche est un point de pression a l’insertion du muscle pour tenir les fibres, selon sa taille avec les doigts, le point, l’avant bras ou le coude afin d’exécuter l’extension avec l’autre bras. Ainsi que la tolérance de la personne, le deep tissue est un massage sur mesure qui s’adapte à la personne qui le reçoit.

Nombreux sont les muscles de la respiration et pas que, c’est pourquoi dans cet article je vais m’intéresser aux principaux, le diaphragme, les muscles intercostaux externes, le muscle dentelé postérieur et supérieur, et le processus xiphoïde, pour l’inspiration et le muscle dentelé postérieur et inférieur, et les muscles carré des lombes pour l’expiration.

Le diaphragme, le muscle clé de la respiration

 

Le diaphragme est le muscle principal de la respiration. Il est unique tant par sa morphologie que par sa fonction. Sa forme large, semblable à celle d’un parapluie, sépare les parties supérieure et inférieure de la cavité thoracique.

Les fibres musculaires du diaphragme s’insèrent sur la face interne des côtes et des vertèbres lombaires et convergent au niveau du tendon central. Le diaphragme est responsable de l’inspiration lorsque ses fibres musculaires se contractent et tirent le tendon central en direction inférieur. Le tendon central étant attaché au tissu conjonctif qui entoure les poumons. Un vide est alors créé dans la partie supérieure de la cavité thoracique, faisant entrer de l’air dans les poumons.

A l’expiration, les fibres musculaires du diaphragme se relâchent, libérant le tendon central et permettant aux poumons de dégonfler. Bien que seule une petite partie du diaphragme soit accessible, l’effet du muscle sur le thorax et la respiration peut être aisément perçu.

Le processus Xiphoïde

 

S’étendant à partir du bas du sternum, le processus xiphoïde peut mesurer 2 ou 3 cm de long mais également être totalement absent. Il s’agit d’un point d’attache pour l’aponévrose abdominale (tissu tendineux)

Manœuvres d’étirement pour le diaphragme:

 

Pour détendre le diaphragme, deux manœuvres. La première et un étirement sur la longueur du sternum, la main à plat sur le thorax qui tire les fascias en direction du visage, la seconde main à plat qui étire les fascias dans le sens contraire sur le sternum jusqu’au processus xiphoïde. La seconde manœuvre est de détendre le muscle à l’insertion sous les côtes, avec la pulpe des doigts, la main l’une sur l’autre avec une inclinaison de 30°, la main proche du centre reste en point d’accroche du diaphragme, la seconde main est active, elle étire le muscle en suivant légèrement sous la cage thoracique. Attention, on s’arrête avant les cotes flottantes !

Ainsi par la première manœuvre le processus xiphoïde se met dans la bonne position. La seconde manœuvre dénoue les tensions bien souvent liées psychologiquement.

Les muscles intercostaux, des muscles qui facilitent le mouvement respiratoire

 

Les muscles intercostaux sont les petits muscles fins situés entre les côtes. Ils sont divisés en deux groupes: les muscles intercostaux externes et les muscles intercostaux internes. Les fibres de ces groupes de muscles sont perpendiculaires les unes aux autres et peuvent être vues comme des prolongements des muscles obliques externes et internes. Les muscles intercostaux participent à la stabilisation de la cage thoracique et à la respiration mais leur rôle spécifique est controversé. bien que l’ensemble de la cage thoracique se situe sous une ou plusieurs couches musculaires, certaines parties des muscles intercostaux restent facile d’accès. Il n’est cependant pas possible de distinguer les muscles intercostaux externes des muscles intercostaux internes. Les côtes et les espaces qui les séparent peuvent être des zones sensibles.

On gagne en amplitude grâce au travail fourni sur le dos au préalable. Petit à petit les tensions du dos se relâchent. Par conséquent, au cours du massage les muscles intercostaux se détendent.

Le muscle dentelé postérieur et supérieur

 

Bien qu’ils soient pris en sandwich entre les muscles de l’épaule et le groupe des muscles érecteurs du rachis, ces deux muscles larges n’affectent que le mouvement des côtes. Une partie du ventre du muscle dentelé postérieur et supérieur se situe sous la scapula et ses fibres sont parallèles aux muscles rhomboïdes superficiels.

Manœuvre du muscle dentelé postérieur et supérieur:

 

Étirer le muscle dans le sens des fibres avec un point d’accroche à l’insertion. C’est à dire contre les épineuses des vertèbres qui leurs correspondent. Ceci va relâcher le muscle dans son ensemble. Pour plus de précision, on peut travailler sur l’insertion contre les épineuses en utilisant la pulpe des doigts. Les mains l’une sur l’autre, paumes des mains vers la colonne avec une inclinaison à 45°, simplement en s’enfonçant dans l’insertion. La pression va relâcher la tension, ce qui se manifeste quand vos mains avance perpendiculairement à la colonne vertébrale. C’est une manœuvre que l’on peut faire tout au long de la colonne vertébrale.

Le muscle dentelé postérieur et inférieur:

 

Le muscle dentelé postérieur et inférieur se situe sous l’aponévrose dorso-lombaire. Pendant l’expiration, il permet de stabiliser les côtes vis-à-vis de la traction exercée par le diaphragme.

Manœuvre du muscle dentelé postérieur et inférieur:

 

Le même principe que pour le muscle dentelé postérieur et supérieur en suivant le sens des fibres musculaires.

Le muscle carré des lombes

 

Alors qu’il semblerait être le muscle le plus profond du bas du dos. Le muscle carré des lombes est en fait, de manière surprenante, le muscle le plus profond de l’abdomen. S’étendant de l’ilium postérieur jusqu’au processus transverse des vertèbres lombales et de la douzième côtes. Ce muscle trapu est simplement un muscle abdominal. Il se situe à la face postérieur du thorax. Alors que la partie médiale du muscle carré des lombes est enfouie sous l’aponévrose dorso-lombaire et les épais muscles érecteurs du rachis, son bord latéral est accessible par le côté du torse.

Manœuvre du muscle carré des lombes:

 

Après avoir travailler l’aponévrose dorso-lombaire, on peut ensuite rendre plus souple les tissus du muscle carré des lombes en étirant l’insertion qui portent sur la crête iliaque postérieur. Un point d’accroche avec la première main sur la crête iliaque, la seconde main vient souvent travailler avec les phalanges pour plus de profondeur et suit le sens des fibres du muscle sans dépasser environ 4 cm.

Conclusion

 

Peu d’adulte occidentaux, aujourd’hui ont une respiration optimale. L’excès de stress en est parfois la cause mais la plupart des blocages remonte à des « blessures » non résolues dans la construction de la personne. Le travail de libération des tensions profondes et anciennes, en massage comme en somatothérapie, fait parfois remonter des réactions émotionnelles liées à ces tensions non résolues. C’est précisément la révélation de ces émotions enfouies (colère, peur, sentiment d’abandon, tristesse, etc) qui va permettre aux tensions de relâcher leur contrainte. C’est une véritable libération pour la personne qui effectue ce travail.

J’espère que cet article vous a plu. Si vous voulez augmenter votre capacité respiratoire. Le Deep Tissue Massage est un bon outil, ceci ne peut que vous l’améliorer!

Pauline