Nous avons jusqu’ici dans ce blog vu les bienfaits de la respiration. Néanmoins, je reçois de plus en plus de messages de gens qui ont un problème et qui me demandent si la respiration peut les aider. J’ai donc décidé de faire une série d’articles sur les problèmes engendrés par une mauvaise respiration. Ainsi, si vous vous reconnaissez dans le problème et que le mauvais motif respiratoire vous correspond, peut-être que la respiration peut effectivement être une solution. Ceci, je l’espère, vous donnera des pistes pour corriger votre respiration et améliorer votre état. Dans ce premier article, je vais parler de l’anxiété. En effet, l’anxiété est un trouble très commun et un très mauvais motif respiratoire lui est souvent associé!

Respiration et anxiété

 

 

Qu’est-ce que l’anxiété ?

Tout le monde a déjà été anxieux au moins une fois dans sa vie. Toutefois, chez certaines personnes, c’est un état qui peut être constant. L’anxiété est alors excessive et peut pourrir la vie. Cela se manifestera alors par une anticipation excessive de tout et n’importe quoi alors que concrètement il ne se passe rien de spécial. Physiquement, cela se manifestera par une sensation de tension musculaire, de la fatigue, des troubles digestifs, parfois de la transpiration… Vous reconnaîtrez sans problème ici une suractivation du système orthosympatique.

Ceci correspond à un état de stress, qui lorsqu’il est chronique, épuise la personne. En effet, le stress est normalement un état de défense qui se déclenche en réponse à un danger identifié et immédiat. L’idée étant de booster l’énergie disponible pour le corps fonctionne à 110 % (c’est une image). Par contre, c’est coûteux en énergie. Par conséquent,  lorsque cet état est tout le temps activé, c’est un stress chronique qui épuise à la longue. L’anxiété induit donc cet état de stress chronique.
Ce type de trouble est embêtant puisque d’après le site anxiété.fr, 15% de la population vivra un trouble anxieux dans l’année. Ceci a un impact très important, au niveau individuel bien-sûr, mais sociétal également ! En effet, l’anxiété diminue les performances, conduit à s’arrêter de travailler, augmente les consultations chez le médecin…

Comment se manifeste l’anxiété ?

Le plus souvent, les gens ont surtout conscience d’une pensée qui tourne en boucle et qui fait peur. Ils ont du mal à se reposer ou à dormir, ils se sentent mal et ça les renvoie à leurs pensées. Le problème, c’est qu’ils ratent souvent un point essentiel : l’état de leur corps.Si vous regardez une personne anxieuse, vous allez voir (ou moins sentir), qu’elle est crispée. Le signe le plus évident est au niveau du cou et des épaules mais en fait, c’est toute la chaîne respiratoire qui est tendue !
Quel est le résultat de cette tension ? Le diaphragme est verrouillé, du coup, la respiration monte mécaniquement et devient au mieux thoracique, au pire claviculaire… Sans compter l’état de mal-être général que procure le fait d’être constamment musculairement crispé. on se sent diminué et pataud. Quelle est la conséquence sur la psyché ? On va le voir maintenant…

Un petit test d’induction de l’angoisse

Attention ! Si vous êtes déjà anxieux, n’essayez pas ce test. Faîtes le faire à quelqu’un qui ne l’est pas 😛 !

  • Contractez les abdo
  • Contractez le cou
  • Respirez à un rythme confortable sans avoir à forcer pendant 2/3 minutes dans cette position
  • Comment vous sentez vous ?

Généralement, ce qu’il va se passer, c’est que vous allez sentir une oppression au niveau thoracique (le cœur et/ ou la gorge qui se serre(nt)). Cela ne vous rappelle pas quelque chose ? L’angoisse et à l’extrême la crise de panique !

Or, quand les gens sentent cela, que font-ils ? Ils cherchent à respirer fort. Le problème, c’est qu’ils ne peuvent pas et vont accélérer une respiration thoracique qui les opprimera encore plus et qui au passage les feront hyperventiler. Pourquoi l’hyperventilation ? Parce que musculairement, ils seront contraint à une respiration courte et superficielle, ne permettant pas l’accumulation de CO2. Si on ajout à cela une augmentation de fréquence, on est en plein dans l’hyperventilation. D’ailleurs, c’est pas pour rien que l’on fait respirer dans une poche, cela permet d’enrichir l’air inspiré en CO2 et calmer l’hyperventilation.

Bref. Tout ça pour faire sentir l’effet des tensions causées par l’anxiété sur la respiration qui du coup empire la situation. Si vous avez bien senti les effets après cette respiration qui a duré 2/3 minutes, imaginez quand ça dure un mois!

Trouver la solution par le corps

Souvent, pour soigner l’anxiété, les gens passent par des thérapies brèves ou autre. On essaie de reconditionner leur comportement pour qu’ils trouvent une autre solution qu’un comportement  anxieux en réponse à une situation. C’est une bonne stratégie qui permet de stabiliser l’état de la personne et que cet état n’empire pas puis finisse par régresser. Le soucis, c’est que selon l’explication du dessus, le problème central est dans le corps (l’inconscient?). D’ailleurs, il est intéressant de noter que parfois, les psychiatres parlent de « peur sans objet ».

Selon notre logique, c’est exactement ça: un état musculaire en tension (qui s’y est mis pour une raison ou une autre) provoque de l’anxiété à cause de l’oppression que cet état fait ressentir. Rien de mental.  La cause qui  a créé le premier blocage n’est pas importante, c’est le blocage le problème. Alors c’est peut-être simplifié, mais d’expérience, ça colle assez bien.

Du coup, pour se débarrasser de l’anxiété, il faut travailler sur la mobilisation du diaphragme et la suppression des tensions de la chaîne profonde. Cela peut se faire de diverses manières Travailler sur la respiration naturelle couplée à de l’auto-massage par exemple. Utiliser des respirations explosives pour choquer la chaîne profonde et créer un relâchement en retour est également une solution intéressante, surtout si l’anxiété est apparue il n’y a pas trop longtemps.. Calmer le système nerveux orthosympatique par des motifs respiratoires particuliers peut soutenir le tout en empêchant que la situation s’aggrave…

Conclusion

Nous avons donc vu qu’une mauvaise respiration et un mauvais état de la chaîne respiratoire peut entraîner un ancrage de l’anxiété. Moi-même ayant une nature plutôt anxieuse, je me suis totalement débarrassé des symptômes en appliquant ce type de travail. De plus, j’ai également appliqué cela à différentes personnes qui se sont senties également soulagées. Attention, je ne remet pas en cause les techniques de thérapies cognitives qui ont apparemment fait aussi leurs preuves. En tous cas, si vous vous reconnaissez là-dedans, n’hésitez pas à essayer, c’est simple et ça peut grandement aider !

A bientôt

Yvan