Dans cet article, on va parler d’une qualité indispensable pour réussir dans nos objectifs: l’auto-discipline. Quel rapport avec la respiration? En fait, il existe deux points en rapport. Le premier est qu’il faut pouvoir s’astreindre à une pratique régulière pour pouvoir corriger les défauts de notre respiration. Ce n’est qu’en corrigeant ces défauts que les techniques respiratoires deviennent très intéressantes. Le second point est que la respiration aide justement à s’auto-discipliner. Nous allons donc parler ici de l’importance de l’auto-discipline et de comment la respiration pourra vous aider à atteindre vos objectifs.

Aspiration vs réalité

Si je vous demande, souhaitez-vous vous débarrasser de toutes vos douleurs, souhaitez-vous augmenter vos capacités mentales et physiques, souhaitez améliorer votre créativité et votre réussite professionnelle, que me répondez-vous? Oui je suppose. Si je vous dis que cela ne vous coûtera que quelques minutes, au pire quelques dizaines de minutes par jour, vous me direz quoi? Probablement oui aussi.

Pourtant, avec les bons protocoles en main, il est probable aussi qu’au bout de quelques jours, vous aurez arrêté. Pourquoi? Parce que travailler sur soi est en général un travail ingrat, qui n’apporte rien de visible à court terme et qui n’enclenche peu ou pas les circuits de la récompense. En fait, à moins d’être sans autre choix possible, on ne se tient pas à quelque chose dans la durée. On retrouve souvent ça comme problématique pour le suivi d’un traitement médical par exemple.Pire, si par malchance un exercice en étant mal compris peut procurer un plaisir immédiat, il est possible alors que vous continuiez la pratique mais qu’aucun changement intéressant ne se produise…

Cela sonne comme une évidence met il est plus facile d’imaginer et de se projeter sur le résultat d’un travail que sur le travail lui-même…

Le piège de l’homéostasie

Quelle est la raison à cela? De façon amusante, tout le monde parle de l’homéostasie. Pourtant, il semble qu’il ne soit pas évident de comprendre l’implication sur les changements en profondeurs. Pour rappel, l’homéostasie est un état d’équilibre que tous notre corps est conçu pour trouver et maintenir. La maladie est une sortie de cet état et le corps déclenche alors des systèmes pour revenir à l’état de base. Cette partie, tout le monde la comprend bien.

Mais il y a l’autre face de la médaille. Même pour un changement positif à long terme, le corps va lutter contre à priori. Un exemple parlant se trouve dans les thérapies manuelles. Déverrouiller une articulation bloquée ou une contraction musculaire c’est bien, mais en général, ce n’est pas tenable sur le long terme. Il en sera de même pour tous les états menant à une forme d’extase ou d’excitation ou de bien-être trop intense. Le corps fera en sorte de revenir à son état de base.

Comment alors changer d’état? Petit à petit, de façon imperceptible et avec régularité. Après tout, c’est ainsi que vous vous êtes retrouvés à avoir des douleurs ou être fatigué de façon chronique. A force de mauvaises habitudes. Une seule bonne nouvelle par contre, cela prend moins de temps à corriger quand cela demande au corps moins d’énergie. Mais cela prend du temps tout de même puisque ce dernier cherchera toujours à revenir à son état de base. Il est fait pour ça. Par conséquent, si vous voulez modifier votre physiologie, modifier votre posture et modifier votre structure de pensée, il faudra prendre le temps et travailler sur la durée.

Si le corps ne peut alors pas tenir la longueur, cela doit être le mental. C’est là que l’auto-discipline entre en jeu.

Le mental un allié indispensable

On parle souvent du mental comme une plaie qui empêche de trouver joie et sérénité. C’est à peu près aussi faux que de dire que le corps est un handicap pour mener une vie épanouie… Le mental est nécessaire, indispensable même à condition de pouvoir l’apprivoiser. L’auto-discipline n’est rien d’autre qu’un mental qui vous sert et non qui vous distraie.

Ce n’est que le mental qui pourra vous faire entrer dans une routine à laquelle vous allez vous astreindre et qui seulement vous permettra d’avoir des résultats sur la durée. S’astreindre à prendre un moment pour travailler sur soi est indispensable. Il y a pourtant un paradoxe. S’il faut du temps pour tenir le mental, comment travailler dessus puisqu’il est nécessaire? En le piégeant dans un premier temps par une forme de réflexe conditionné.

En ce qui me concerne, je n’ai trouvé que deux moyens de faire cela. Pour le premier, cela demande environ un mois et il y a des phases où on y va à reculons. L’autre s’appuie sur la respiration et est beaucoup plus simple en ce qui me concerne.

Un temps pour soi

J’ai parlé précédemment du Miracle Morning. Cette méthode consiste à se dégager du temps pour soi tôt le matin. C’est pour moi un très bon conditionnement pour deux raisons. La première est que cela se fait au réveil et donc que quand l’alarme sonne, le mental est complètement endormi et il est plus facile de se lancer dans quelque chose sans s’auto-plaindre… La seconde est que sur ce temps, il n’y a rien de prévu et qu’il est trop tôt pour être dérangé. Et d’ailleurs, je laisse le mode avion de mon téléphone tant que mon heure de travail n’est pas terminée.

Que faire pendant cette heure? J’en ai déjà parlé mais je l’utilise entre autre pour mes exercices respiratoires. en hiver en extérieur pour travailler sur le froid, en été plutôt axé sur du travail physique. Dans tous les cas, du travail respiratoire est effectué.

La deuxième solution est un peu différente. Son avantage est qu’elle est plus courte parce que plus efficace. Elle s’appuie sur une préparation respiratoire pour déconnecter le mental. J’ai d’ailleurs testé le bandeau muse pour mesurer mon état après ce petit protocole et je suis dans le même état que pendant une méditation. Elle a un inconvénient, c’est qu’elle demande tout de même un moment où il n’y a pas de risque d’être sollicité pour autre chose. typiquement, entre midi et deux. Toutefois, si vous êtes libres de votre planning, vous pouvez vous mettre une alarme qui déclenchera le travail.

La respiration pour conditionner l’auto-discipline

Pourquoi faire ce travail respiratoire de conditionnement pour auto-discipliner le mental? Parce que en journée, malgré l’alarme, on peut trouver une excuse pour faire autre chose. Dans notre cas, on va utiliser la respiration pour faire tellement de bruit que le mental sera inaudible et qu’on pourra donc travailler tranquillement. Mieux, avec le temps, vous pourrez créer une sorte de réflexe pavlovien où dès que l’alarme sonnera, le mental se mettra en sourdine.

Comment faire cela? Fixez votre alarme à un moment où vous êtes sûr d’être seul et disponible. Dès qu’elle sonne, mettez en place une respiration rythmique pendant environ une minute. La minute suivant, reprenez en respiration d’ancrage et profitez-en pour mettre votre téléphone en mode avion.

Gardez votre respiration d’ancrage jusqu’à ce que vous soyez prêts à pratiquer. Puis commencez votre pratique.

Au début, cela vous donnera assez de calme pour ne pas réfléchir à ce que vous pourriez faire d’autre à la place et ça, c’est déjà une victoire. ensuite, n’hésitez pas dès que vous sentez que le mental vous amène hors de l’exercice (en pensant à autre chose ou en vous faisant somnoler) de remettre un coup de respiration rythmique et d’y retourner.

Au bout de quelques jours, vous verrez que l’effort de vous mettre dans l’exercice ne sera perçu que comme une évidence et sera naturel. Vous aurez alors gagné la bataille du contrôle de votre mental et pourrez l’utiliser pour vous auto-discipliner.

Conclusion

Les pratiques demandant un travail sur soi sont en général ingrates. Pourtant, ce sont bien elles qui amènent un maximum de changement dans votre vie et qui apporte le plus. La clé pour réussir à se tenir à ce travail est de ne pas se laisser emporter par le mental et de le contrôler pour pouvoir s’auto-discipliner. La respiration permet d’accélérer ce processus d’auto-discipline et donc doit être considérée comme une alliée de choix pour conduire le changement.

Le gros avantage est qu’ensuite, vous utiliserez cette auto-discipline facilement et dans chaque aspect de votre vie, ce qui est gage de succès et la voie royale vers la responsabilisation. Elle vous permettra de mieux supporter des contraintes comme le stress par exemple.

Essayez ce petit protocole pour ancrer une pratique par une bonne auto-discipline quelle qu’elle soit et faîtes un bilan au bout de 2 ou 3 semaines. N’hésitez pas à débriefer dans les commentaires!

 

Si cet article vous a plu, merci de le partager et je vous dis à bientôt sur le blog!

Yvan