« Inspire un grand coup! »
Voilà un conseil que l’on donne souvent lorsque quelqu’un est stressé ou s’énerve pour le détendre. Vu de loin, c’est un bon conseil, quand on prend une grande inspiration, on a l’impression que le temps se ralentit, qu’on fait le vide. Pour la plupart des gens qui ne sont en fait pas spécialement stressés ou anxieux, ça peut bien marcher. Par contre, cela peut-être juste infaisable pour quelqu’un qui fait une crise d’angoisse ou pire, l’aggraver ou le déclencher! Pourquoi? C’est ce que nous allons voir ici.
Que se passe-t-il lorsque l’on inspire un grand coup?
Au niveau nerveux, on active l’orthosympatique, ça c’est pas terrible pour se calmer, mais on peut compenser par une grande expiration qui le calmera ensuite (et encore, il faut penser à plusieurs cycles respiratoires). Selon la théorie d’oxygen advantage que je présenterai, le seul intérêt de la grande inspiration est d’étirer les muscles de la chaîne respiratoire. Idem lorsqu’on baille. Je suis assez d’accord avec cela. Essayer d’ailleurs de bailler sans inspirer, vous verrez que l’effet est le même… Ce qui est donc agréable, surtout lorsqu’on a une respiration abdominale est de bien inspirer pour détendre les muscles. Tout ceci est donc assez pratique, pourquoi alors serait-ce une mauvaise idée?
Les muscles inspiratoires accessoires impliqués dans la respiration naturelle
Dans la respiration naturelle et ses variations plus ou moins efficaces, il y a tout de même une sorte de constante, le diaphragme fournit 90 % du boulot quand il s’agit d’inspirer. Néanmoins, associés au diaphragme, il existe des muscles inspiratoires secondaires. Je citerai les muscles intercostaux, les muscles scalènes, les sternocléidomastoidiens et même une partie du petit pectoral. Lorsqu’on réalise la respiration naturelle, ces muscles sont utilisés. De même, si on cherche à hyperventiler, on les utilisera aussi.
Toutefois, ces muscles sont sensés être au repos pour la fonction respiratoire dans la vie quotidienne pour peu que l’on ait une respiration naturelle. Ceci sera encore plus le cas en respirant par le nez.
Le problème du stress chronique
Rappelez vous la dernière fois que vous avez été soumis à un fort stress (avant d’avoir entendu parler de la respiration explosive bien-sûr). Qu’avez-vous ressenti? Où avez vous eu une gêne? Normalement au niveau du plexus solaire, signe que le diaphragme se contractait sous l’émotion. Le stress a cet effet là sur notre corps.
Dans la vie moderne, de nombreuses personnes sont sujettes au stress chronique et aux diverses agressions extérieures causant des micro-apnées. A cause de cela, leur diaphragme, qui avec l’ensemble de la chaîne profonde est une véritable poubelle à tensions liées au stress, va être totalement crispé. Le résultat est qu’il ne bouge quasiment plus. Par conséquent, comme vous avez tout de même toujours besoin de respirer, le relais est pris par les muscles accessoires. Ceci est le propre d’une réaction de défense du corps face aux agressions.
Il est assez simple de vérifier l’état de tension de votre diaphragme: allongez vous et demander à quelqu’un de s’appuyer avec son poing sur le plexus solaire. Si le poing ne s’enfonce pas et que vous hurlez de douleur, il est probable que votre diaphragme soit contracté… Ce qui peut d’ailleurs expliquer une partie du problème quand on a une respiration thoracique.
Donc, vous respirez grâce aux muscles inspirateurs secondaires qui malheureusement donnent mécaniquement une respiration thoracique. Or, dans la région du thorax, il y a les voies respiratoires qui seront de base plus comprimées.
L’effet d’une grande inspiration chez la personne stressée ou angoissée
Dans cette situation, le diaphragme n’est plus beaucoup sollicité et contracté. Que se passe-t-il lorsqu’un muscle n’est plus beaucoup sollicité et qu’il est contracté? Il devient faible et peu mobile. Donc, on en revient à la grande inspiration, que va-t-il se passer? La personne en panique va avoir l’impression d’avoir sa respiration bloquée! En fait, elle se rend juste compte que sa respiration est thoracique mais dans la panique, elle va avoir l’impression de ne plus pouvoir respirer. Par conséquent, si la personne fait déjà une crise d’angoisse et qu’elle pense qu’elle ne peut plus respirer parce que sa grande inspiration ne marche pas, la crise va s’empirer.
Pire, il semblerait d’après certains témoignages que cette grande inspiration , ou plutôt cet essai, déclenche une crise lorsqu’on se trouve au niveau du point de bascule. De même, j’ai déjà assister à une crise déclenchée par un travail respiratoire poussé qui ressemblait un peu à une séance d’exorcisme… Ainsi, pour les gens anxieux ou trop stressé, cette inspiration n’est pas un point de départ pour se calmer mais un but à atteindre! Ceci passera par la mise en place de la respiration naturelle.
Comment gérer la crise de panique en passant par la respiration?
La respiration explosive est une solution lorsque la crise est en court à condition de la faire correctement, sinon, il y a un risque d’hyperventilation. Pour gérer le point de bascule, la respiration d’ancrage permettra de ne pas basculer du mauvais côté. Si ces deux techniques ne sont pas applicables, mettez toute votre attention sur votre souffle, sans le forcer. Sentez le corps bouger, même si c’est une partie faible pour retrouver de la liberté et votre capacité de contrôle dans cette liberté. Ce n’est tout de même pas forcément facile pendant la crise. Il faudra prendre l’habitude de le faire par temps calme.
Une autre solution pendant la crise est d’essayer sur plusieurs cycles d’inspirer au minimum du supportable pour expirer le plus longtemps possible et ainsi activer le parasympathique. A cela, et on le verra dans des techniques avancées, il faudra associer de la visualisation pour faire partir l’angoisse.
La respiration naturelle, le but à atteindre, les volumes respiratoires, le concept à maîtriser
Si vous avez tendance à être stressé ou à faire des crises d’angoisses, la respiration naturelle permettra d’utiliser cette grande inspiration pour se calmer. Ceci sera fait en étirant justement tous les muscles inspiratoires et leur rendre de la liberté en évacuant leurs tensions. Pour cela, il va falloir travailler sur le diaphragme, sur les muscles de la chaîne respiratoire. Il faudra en plus travailler sur la conscience que vous êtes capables de placer dans votre corps pour le libérer. Cela fera l’objet d’un programme entier d’exercices!
Lorsque votre respiration naturelle sera en place, là oui, vous pourrez prendre une grande inspiration et vous calmer!
Mais ce n’est pas tout! Le dernier point un peu subtil pour utiliser une grande inspiration pour se calmer et la bonne connaissances des volumes respiratoires. En effet, les poumons ont plusieurs zones de travail et en fonction de l’étirement de ces zones, l’excitation peut monter ou pas. Savoir précisément jusqu’à quelle zone vous pouvez travailler sans déclencher un stress est une pratique subtile mais qui peut avoir de grands effets sur l’efficacité de votre inspiration pour vous calmer!
Alors la prochaine fois que vous êtes énervés, prenez garde à surveiller votre grande inspiration!
A bientôt
Yvan
PS: Attention, le blog, c’est fini! Désormais, j’écris sur une base hebdomadaire via ma newsletter où vous aurez des conseils très pratiques pour la pratique de la respiration consciente! Pensez à vous y inscrire!
Salut,
quand le stress commence à monter, j’utilise l’expiration forcée comme si on te donne un coup de poing dans le ventre sans trop expirer et inspirer naturellement comme une éponge qui reprend sa forme.Et quand je suis dans le « rouge » alors j’applique la respiration explosive.
Cdt.