La situation actuelle conduit à une forme de stress insidieuse. Il n’y a pas vraiment de panique mais plutôt un inconfort permanent et quotidien dont la fin n’est pas encore visible. Ce qui est traître avec ce genre de situation est qu’on peut passer à côté de l’impact qu’elle a sur nous d’un point de vue corporel. En effet, l’agression n’est pas assez aigüe pour entraîner une réaction consciente. Néanmoins, sur la longue, il y a bien des effets délétères. C’est un peu à l’image de la goutte d’eau qui au cours du temps vient entamer la pierre. Alors comment peut-on estimer cet état de stress? Par votre amplitude respiratoire. Voyons comment dans cet article.
Notre amplitude respiratoire dépend principalement de la mobilité diaphragmatique et thoracique
Comme nous avons pu le voir dans de nombreux articles, une respiration naturelle s’étend du bassin au cou dans une vague continue. Dès qu’une partie du corps va être en tension, ce mouvement diminuera. La cause est que l’effort à développer pour outre-passer cette tension sera trop important pour être fait de façon passive et inconsciente. C’est pourquoi tout le monde n’a pas forcément la même amplitude respiratoire en fonction de sa posture, de son utilisation du corps, de son caractère et de son état de stress. En effet, toutes ces caractéristiques vont influencer l’état de tension musculaire du corps, la répartition des charges sur la structure et donc la mobilité de diaphragme.
Ainsi, si l’on fait simplement attention à la manière dont on respire, on peut facilement enregistrer notre mobilité respiratoire et avoir une idée de notre amplitude. Il est donc intéressant de régulièrement prendre quelques respirations en conscience pour estimer notre amplitude respiratoire à un moment T et le voir évoluer. Ceci permettra d’observer la variation de cette amplitude au cours du temps et surtout de prendre conscience des zones qui se bloquent et qui gênent ce mouvement.
Des tensions liées au stress
Tout ceci est assez général, nous allons donc maintenant nous intéresser au stress. Pour rappel, le stress est un déséquilibre du système nerveux autonome vers sa face sympathique. Les manifestations de ce déséquilibre sont nombreuses mais dans le cas qui nous intéresse, on observe une crispation des muscles lisses au niveau viscéral. C’est pourquoi sur une longue période de stress, il n’est pas rare d’observer des troubles digestifs. On observe également d’autres manifestations comme une tension exacerbée du trapèze ou encore les muscles de la mâchoire beaucoup plus toniques. Enfin, plus directement, le diaphragme, le carré des lombes et le psoas ont tendance à être aussi plus tendus, ce qui peut d’ailleurs entraîner des douleurs dans la région lombaire.
Quelles sont les conséquences sur la respiration? Une baisse de l’amplitude du mouvement respiratoire. Pourquoi? Parce que l’effort qui sera demandé au diaphragme sera gêné par les différentes tensions pré-citées. Ainsi, de base, le diaphragme sera moins mobile. Ensuite, pour descendre dans l’abdomen, il devra lutter contre le manque de mobilité des viscères et de la région lombaire. Au niveau thoracique, le trapèze va également gêner la partie haute de la respiration. Par conséquent, si on observe sa respiration après une longue période de stress ou après un stress un peu fort, notre amplitude respiratoire sera réduite.
Surveiller notre état de stress par l’amplitude respiratoire
Pour savoir si notre corps est en état de stress et fatigue, il est donc intéressant d’utiliser l’amplitude respiratoire comme auto-analyse. La situation actuelle s’y prête bien puisqu’on peut justement découvrir que l’on stress alors que rien ne le laisserait présumer. Néanmoins, on peut trouver le même problème avec le travail par exemple. Comment effectuer cela? L’idéal est d’avoir l’habitude d’observer sa respiration. On pourra comme cela voir immédiatement les zones qui bougent moins bien que d’habitude. Si vous n’avez jamais fait ce travail, il faudra faire une petite session de 5 minutes où vous observerez comment vous respirer et vous servir de cela comme référence.
Pratiquement comment faire? En position assise, inspirez par le nez en détendant votre abdomen. En respirant ainsi, l’inspiration doit sembler quasiment passive. Dès que vous sentez que vous allez devoir forcer pour inspirer plus, arrêtez vous et expirez. Il est vraiment important de ne pas forcer l’inspiration. Ensuite, posez vos mains sur votre buste et sentez dans quelle zone votre respiration repousse vos mains. Pour avoir une idée, pour quelqu’un qui a une bonne respiration en place, cette inspiration passive permet d’arriver quasiment à la nuque en terme de mobilité avant d’avoir à forcer l’inspiration. Toutes les zones qui bougent mal sont des zones de tension.
Dans le cadre de ce travail, il n’est pas nécessaire d’avoir une respiration parfaitement libre. Vous ne chercherez qu’à retenir comment vous respirez. Faîtes cela au moins une fois par semaine et notez l’évolution de votre respiration. Si vous observez que votre amplitude diminue au cours du temps, c’est le signe que votre corps stresse. Il faudra alors chercher à agir sur votre système pour reposer le corps. En effet, le stress est une grosse dépense énergétique pour votre système. Il faut donc éviter de rester dans cet état.
Rétablir l’équilibre du système nerveux
Il y a deux actions à prendre pour rétablir l’équilibre du système nerveux. La première est de venir tirer le système nerveux végétatif vers le parasympathique. Pour cela, on pourra utiliser la cohérence cardiaque par exemple ou tout exercice où l’on allonge la respiration. De préférence, des exercices où l’on augmente le temps d’expiration par rapport au temps d’inspiration. Le motif 2/6 est très bien pour cela. Tant que le stress est là, il faut pratiquer très régulièrement. Quinze minutes par jour est idéal. Si vous pouvez faire plus, n’hésitez pas. Prendre une heure par semaine pour travailler sur la respiration comme c’est le cas avec l’Ecole de la Respiration est vraiment positif pour ce type de travail. Cependant, travailler ainsi uniquement peut prendre beaucoup de temps voire ne pas être suffisant.
Pourquoi? Parce que tous les systèmes biologiques communiquent. Le fait d’avoir des tensions dans le corps renvoie au cerveau l’information qu’il y a toujours un stress et donc le cerveau garde son état. Même si on rééquilibre avec la respiration, les tensions vont venir remettre le système nerveux en phase sympathique. Il va donc falloir en parallèle travailler sur le corps. Comment faire cela? Massage, étirements ou travail respiratoire spécifique pourront détendre ces muscles.
En combinant les deux, vous devriez pouvoir observer des changements dans votre amplitude respiratoire!
Conclusion
Le stress insidieux est le plus mauvais stress. C’est celui qui fait que l’on se retrouve épuisé sans l’avoir vu venir. Le confinement actuel et peut-être à venir sont des situations qui entraînent ce genre de problèmes. Il est donc important d’avoir un outil pour évaluer ce niveau de stress. Passer par le corps permet d’avoir une observation relativement objective de la chose. une fois le problème identifié, il faudra alors venir travailler pour diminuer l’état de stress.
J’ai donné ici uniquement quelques exemples. Néanmoins, certains peuvent préférer d’autres outils. C’est pourquoi je vais publier une série d’articles invités où des professionnels de différents courants ont donné leurs astuces anti-stress. J’espère que cela vous plaira.
Je vous invite également à travailler régulièrement sur votre respiration et pour cela, les cours hebdomadaires sont l’endroit idéal. J’envisage également d’ouvrir un deuxième cours en direct de respiration lorsqu’un peu plus de monde nous aura rejoint. Enfin, j’en reparlerai mais nous allons bientôt proposer avec des moniteurs de respiration un pack de cours en ligne en direct intitulé « Souffle, corps et esprit » qui vous donnera accès à pas moins de 3 cours hebdomadaire pour prendre soin de vous. Plus d’infos à venir…
A bientôt
Yvan
Derniers commentaires